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Le grand silence des jours

Elle avait des yeux de velours
Où passaient d'éloquents messages.
Car la vie, en tournant les pages,
Avait activé notre amour.

Dans le grand silence des jours,
Des complicités qu'on partage,
On finit par croire au mirage
D'une présence de toujours...

Mais la mort n'a pas de tendresse :
Elle déchire avec cruauté
Le désespoir d'une amitié
Qui s'accroche dans les caresses.

On espère encore la venue
D'un miracle surgi soudain
D'un lointain paradis des chiens
Où la douceur se perpétue...

Et la mort qui est sans pitié
Ne vous laisse au petit matin
Qu'une patte au creux de la main,
En dernier élan d'amitié.

Me voilà seul, et le coeur lourd,
Sur la route des souvenirs
Qui viennent toujours m'assaillir
Dans le grand silence des jours.

(A ma compagne labrador, Oméga).

Robert MICHEL


Mise en ligne maj 1.6.20 par Nathalie Cousin alias La souris curieuse. Poème manuscrit envoyé par l'auteur, avec tous mes remerciements.

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