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A. Clastres. Sans objet

ANNONCE DE PARUTION

Alain Clastres

SANS OBJET

éditions Unicité, 2022

66 pages. ISBN/EAN : 978-2-37355-695-7 (13 €)

 

Clastres sans objet couv

Voir aussi sur le site de l'éditeur

Editions Unicité
3 sente des Vignes
91530 Saint-Chéron
Tél. 06.23.86.73.83

 

Le recueil s’ouvre sur un pourquoi du titre, pour rejoindre un questionnement universel : que peut-on dire de la réalité ? Peut-on y voir un sens, une finalité ? Comment vivre dans cette réalité insaisissable ?
Le point de vue de Malévitch est d’abord évoqué. Dans un ouvrage remarquablement profond, cité dans le recueil, il développe des fulgurances qui dépassent largement son temps, son époque. Et c’est bien d’ailleurs pour cela que son ouvrage, écrit en 1922, n’a jamais été publié de son vivant en Russie, ni d’ailleurs avant 2000 (!), où un matérialisme profondément réducteur dominait, et qui, d’ailleurs très largement pour cela, a entraîné la complète faillite du système qui y sévissait.
Et c’est précisément pour ces raisons et parce qu’il plongeait d’emblée dans le coeur de la réalité plénière que, dès 1922 dans son ouvrage, Malévitch prévoyait la faillite humaine inévitable de l’idéologie marxiste : « Le matérialisme historique n’est que le modèle aveuglant des erreurs humaines, que l’humanité pense corriger dans l’avenir, alors que l’avenir ne pourra y ajouter que le dernier anneau de son dernier échec «.
Mais si, de nos jours, ce matérialisme réducteur inquiétant est toujours présent sur la planète, des matérialismes réducteurs d’autres horizons, sont eux aussi, malheureusement aussi bien là.
Ensuite, dans le recueil, sont évoqués trois grands noms de l’aventure humaine, que sont Parménide, Bouddha et Lao Tseu dont les enseignements sur de nombreux points anticipaient ceux de Malévitch.
L’impossibilité de la raison à définir, à analyser, à enfermer la réalité dans sa plénitude laisse alors sa place à la poésie, dans sa saisie spontanée de la réalité, dans son appréhension intuitive du monde, pour exprimer la réalité dans sa globalité, son unité foncière, son éternité et par-là même rejoindre notre nature profonde, s’y accorder et s’y apaiser.
La poésie est une voie de paix et d’éternité.
Le fond blanc mat de la couverture du recueil reprend l’infini cosmique de la démarche et de la pensée de Malévitch et le carré noir mat en bas, icône des temps moderne pour Malévitch, reprend la signature de quelques-uns de ses derniers tableaux qui représentaient des personnages aux habits mi-Renaissance, mi-futuriste, en dehors du temps.  
Quand l’art abstrait est devenu interdit en Russie au profit d’un art de propagande, défaite de la pensée, Malévitch s’est tourné notamment vers une représentation figurative qui dépassait la réalité immédiate, vers la réalité insondable, vers le sans-objet, et qu’il appelait « supranaturalisme «, au-delà de l’immédiat, vers l’infini mystérieux. Il signait alors ses tableaux d’un petit carré noir, confirmant sa démarche initiale mais sous une forme différente, où abstrait et concret ne s’opposaient pas, mais représentaient la même unité infinie du sans-objet.
Sur la couverture, la taille des caractères du titre, « SANS-OBJET «, est la même que ceux du recueil précédent, « IL Y A «, puisque tous deux expriment la seule et même réalité mystérieuse mais sous un angle différent.
     

    

 

EXTRAITS


Poésie
Objet, le sans-objet
Objet, tout objet

***

Chaque objet
chaque être
en son fond
la réalité
sans objet

***
La réalité ?
Quelle serait sa finalité ?
Quel serait
son objet ?

***


« Entendre le seul et unique rythme
de l’excitation cosmique éternelle
rythme du silence dynamique
de l’Univers infini »

Kasimir Malévitch (1878-1935), initiateur
du Suprématisme, courant de peinture et
d’idées dans les années 1910-1930 en
Russie

 

Alain Clastres


Mise en ligne de cette page. 19.03.22. Tous remerciements à Alain Clastres.