La meilleure amie de Verlaine
Elle hantait les jours et les nuits du poète
Sans répit voletant autour de son cerveau
Pour tisser patiemment les fils de l’écheveau
Qui mettront à merci sa raison et sa tête.
Il n’imaginait point qu’il courait à sa perte
Et que son pas pesant l’emmenait au tombeau
Où l’attendait déjà son cher Arthur Rimbaud,
L’un et l’autre séduits par une dame verte.
Cette dame, dit-on, avait un charme fou,
Elle était une fée allant de feinte en feinte,
Et les hommes suivaient l’ombre de son frou-frou.
Mais elle était le diable en ses habits de sainte.
Dans les meilleurs esprits, elle forait un trou,
Car cette fée avait la couleur de l’absinthe.
Fantin-Latour, Un coin de table (1872) (détail)
Yves-Fred Boisset ,
poème aimablement communiqué par l'auteur le 20 décembre 2018
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Mise en ligne de cette page : 30.12.18. Tous remerciements à Yves-Fred Boisset.