À mes aimables détracteurs
Écrire la poésie, ne pas faire de fantaisie...
à quoi riment ces directives?
la nature a t'elle le droit d'être libre?
Qu'est-ce que la liberté
sinon la poésie de vivre?
Je veux rire sans rime et sans frime
rire libre, dire ma lyre au point d'en être ivre!
Et si ma lyre délire, qu'importe si elle porte
le feu de mon ardeur,
les flammes de ma ferveur,
le volcan de ma fureur ?
À quoi sert-il de rejoindre la tiédeur
où l'on murmure des niaiseries sans vie?
À quoi rime une rime qui file
comme une doigt de couturière
dans l'écheveau des rythmes de bon aloi.
Dite moi, enfin:
Qui doit me prescrire l'implacable loi?
Pourquoi rester sou la colonne grecque
en prétendant que toute autre ligne est infecte?
Bergson, Teilhard et Darwin, en chœur,
hurlent de rire, en entendant les quolibets
de censeurs bien pensants prétendant
qu'humour n'est poésie.
Mon maître Devos se retourne dans la tombe
il sait, depuis un mille de lourdes plombes
que la poésie doit être ludique,
magique, frénétique, érotique
et surtout féerique.
Si un pour un seul jeu de mots laid
on me donne des coups de trique
je crierai en m'enfuyant :
au diable l'esthétique!
François Fournet
62 rue Robespierre
95100 Argenteuil
06 09 92 14 47
poème envoyé par François Fournet, mail 29.12.15