Des crayons plein les mains... (Trois ans déjà)

Des crayons plein les mains, de l’humour plein les yeux,
Ils n’étaient pas méchants, seulement malicieux.
Ils pensaient être nés au pays de Voltaire
Et que la liberté irriguait cette terre
Que l’on appelle France.

L’ironie est ici breuvage délicieux
Qui est tout à la fois léger et licencieux.
Il est bon de brandir le drapeau libertaire,
De lancer aux fâcheux un texte pamphlétaire
Plein de l’esprit de France.

Les crayons de l’humour sont toujours facétieux,
Jamais on ne les vit s’envoler jusqu’aux cieux
Pour flatter un seigneur, évêque ou militaire,
Ou quelque paltoquet ridicule et sectaire
Déshonneur de la France.

Ils étaient cinq amis, créateurs silencieux
Qui traçaient lentement leurs dessins audacieux.
Ensemble, ils défendaient l’esprit contestataire,
L’immortelle satire à l’accent salutaire
Qui rehausse la France.

Ils étaient deux tueurs soi-disant religieux
Qui ont montré combien le mal est contagieux
D’une foi sans raison, de croyance éphémère
Qui fait du fanatique un pantin mortifère
Et fait souffrir la France.

Des crayons dans le sang, des larmes dans les yeux,
Dehors, le ciel est noir, l’horizon est pluvieux.
Que l’on aime « Charlie » ou qu’on ne l’aime guère,
Qui donc avait le droit de lui déclarer guerre ?
C’est la guerre à la France.

À quoi auront servi trois siècles prodigieux
D’humanisme fervent et d’hommes prestigieux ?
Aujourd’hui le poète est le dépositaire
Du cri de liberté que l’on ne doit pas taire.
C’EST LE CRI DE LA FRANCE !


Yves-Fred Boisset
22 janvier 2015.
poème aimablement communiqué par l'auteur le 20 décembre 2018.

Voir le blog d'Yves-Fred Boisset


Mise en ligne de cette page : 30.12.18. Tous remerciements à Yves-Fred Boisset.

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