Cailloux 4.11.17
Adhérents ou non de l'assocation, vous êtes tous conviés
au Coin des poètes de l'Ouvre Boîte à Poèmes
de 15h à 17h30
à la Briqueterie de Montmorency
6, av. de Domont
95160 Montmorency
Vous êtes tous conviés au Coin des poètes
samedi 4 NOVEMBRE 2017
Thème (facultatif) :
LES CAILLOUX
Belle et ressemblante
Un visage à la fin du jour,
Un berceau dans les feuilles mortes du jour
Un bouquet de pluie nue
Tout soleil caché
Toute source des sources au fond de l'eau.
Tout miroir des miroirs brisés.
Un visage dans les balances du silence
Un caillou parmi d'autres cailloux
Pour les frondes des dernières lueurs du jour.
Un visage semblable à d'autres visages oubliès.
Un berceau dans les feuilles mortes,
Un bouquet de pluie nue.
Tout soleil caché.
Poème de Paul Eluard mis en musique par Francis Poulenc
Le tendre souvenir de toi
coule en moi en toutes saisons
comme l'eau sous le pont génois
noyant mon coeur et ma raison
En ce moment comme naguère
où passaient les chevaux des rois
et des empereurs et des guerres,
sous les arches du pont génois
le torrent chante sur les pierres
un air doux qui n'en finit pas.
A cet instant, comme au temps où
les rois, les empereurs passèrent,
le torrent murmure aux cailloux,
l'eau claire chante pour les pierres
un chant permanent et très doux,
un air de moulin à prières.
Et à présent comme autrefois
où les rois, les guerres passant
faisaient trembler le pont génois,
le soleil chauffe, alanguissant
l'eau qui chante aux cailloux, et moi
je suis caillou dans le présent.
Le tendre souvenir de toi
coule en moi en toutes saisons
comme l'eau sous le pont génois
noyant mon coeur et ma raison
Maria Labeille, extrait de La Centaurelle épousée, Paris, Collection Club des poètes, p. 43.
À force de
Frotter
Des cailloux
Les uns contre les autres
On finit
Par le faire -
Ce feu
Au point
De s'y brûler petit homme
De devoir s'y
Brûler.
Emeric de Monteynard, Force est d'écrire aimer, l'Arbre à paroles, 2017.
Je ne sais ce qu'on veut de moi
et ne le demande à personne.
Affirmation de refus : caillou
Dans l'eau pour voir comment viendront les ondes ;
Mais contrevérité
Et Vérité contre la quête et le regard
Que je jette dans l'eau pour voir à quelle profondeur
Va le regard et comme viendront les ondes
Selon qu'elle est glauque.
Je ne sais ce qu'on veut de moi
et ne le demande à personne.
Caillou dans l'eau pour voir
Comme viendront les ondes.
Jean Tortel, Ratures des jours, André Dimanche, éditeur, 1994.
Cailloux de sang
Sang des cailloux
Suées à l'aube des morts
lentes...
Jeannine Dion-Guérin, Le sang des cailloux, 1987
(...) La beauté la grâce immense
Habillé ou nu tu ries
Tu écoutes tu bois tu goûtes
Célébrant l'existence de la vie
Tel un caillou de la route
Infirme et tout le mystère à la fois
Eternité où tu pénètres
Instant où ta vie plonge éphémère
Alain Castets, "Sentiment existentiel", publié dans Jointure, n° 89 mars 2009.
Je veux sentir le rythme
Des mots
M’envahir et prendre le pouvoir
Sur
Mes peurs et doutes
Les cailloux des contes de fées
Sont un peu magiques
Ils me ramènent toujours
Au bercail.
Nathalie Cousin
aquarelle Nathalie Cousin
Et le caillou qu'on lance
Sans savoir qu'il atteint ?
Emeric de Monteynard, Ce qui, la nuit, l'Arbre à paroles, 2012.
Petra & Votsalo : Pierres et cailloux, taverne à Matala (Crète) photo N. Cousin, juin 2018.
J'envoie valser
J'en vois des qui se donnent, donnent
Des bijoux dans le cou
C'est beau mais quand même
Ce n'sont que des cailloux
Des pierres qui vous roulent, roulent
Et qui vous coulent sur les joues
J'aime mieux que tu m'aimes
Sans dépenser tes sous
Moi je m'en moque,
J'envoie valser les trucs en toc
Les cages dorées
Toi quand tu m'serres très fort
C'est comme un trésor
Et ça, et ça vaut de l'or
J'en vois des qui s'lancent des regards et des fleurs
Puis qui s'laissent quelque part ou ailleurs
Entre les roses et les choux
J'en connais des tas qui feraient mieux
De s'aimer un peu,
Un peu comme nous qui nous aimons beaucoup
Zazie
Ce que j'ai
Est identique à ce que je n'ai pas
Mais l'on se tourne et l'on se retourne
Mais l'on se cogne et l'on se recogne
toujours veilleur de pierre infiniment déchu.
Sur ma route,
des petits cailloux rouges et verts
S'il vous plaît !
Non, je n'ai plus envie d'écrire sur une feuille
les voyageurs du papillon.
Il lui reste l'infini...
Alain Pizerra, poème publié dans Fenêtre ouverte :
anthologie de poésie bilingue français-espagnol,
sous la dir. de Maggy De Coster, Idem, 2017.
A celui qui aura persévéré jusqu'au bout,
je remettrai un caillou blanc sur lequel est écrit un nom
nouveau que nul ne connaît sinon celui qui le reçoit. (Apocalypse)
POUR ALLER PLUS LOIN :
Exposition "Etre pierre" au Musée Zadkine
DU 29 SEPTEMBRE 2017 AU 11 FEVRIER 2018
de 10h à 18h (sauf lundi)
100 bis rue D'Assas, 75006 Paris
Prochain coin des poètes :
2 décembre 2017 (A.G. - thème libre)
dernière maj 8.9.17 - 16.10.17 - 1, 2, 3.11.17
Nathalie Cousin alias La souris curieuse