Au TEMPS des CATHÉDRALES
Au temps des cathédrales, des tombereaux entiers
Sillonnaient les cités de cadavres encombrées.
Les fièvres satanées venues on ne sait d’où
Balisaient les chemins un petit peu partout.
La peste, la variole, la polio florissaient
Il est vrai que Pasteur n’était pas encor né.
Aujourd’hui embrasées, les hautes cathédrales
Ne laissent plus entendre que des Misérérés.
Les croyants sont partis de l’île de la Cité
Le mystère resta à jamais occulté
On célèbre en ce jour le jour du roi des fous
Pauvre, pôvre Gringoire, poète sans le sou.
Qui est Esméralda cette belle Égyptienne ?
Son amour pour Phoebus trahira la païenne
Quand le prêtre Frollo, archidiacre pervers
Tombera lui aussi dans les rets de la chair.
La cathédrale en feu expire, nuit spectrale
Nous sommes confinés, enfermés, encerclés
Dans un isolement le peuple s’est replié.
Ah ! Que reviennent enfin les fêtes ancestrales
Quand le cœur et la nef brillaient de mille feux
Quasimodo croyait en sa métamorphose
Qui allait triompher ! Sa haine, sa névrose
La bête qui le dévore, ou sa passion pour Dieu ?
Claude DUSSERT – (décembre 2022)
page créée le 10.12.22 - Remerciements à Claude Dussert