CHARLES B…
Le soir décline à petit feu et blafarde le ciel
Sur le rideau d’en face telle une ombre chinoise
Elle se promène nue, icône sensuelle
Elle traîne sa peine, s’évanouie, pavoise
Elle voile ses seins, arrogante mégère
Le poète maudit brûle dans des supplices
Délicieux, inventés pour étancher la fièvre
Qui malicieusement dans sa tête se glissent
Depuis bien trop longtemps il ribote d’envies
La lésine a souvent trainé dans la mistoufle
Ses poèmes d’amour, leur tournure, sa vie ;
Il écrivait ses rimes comme un râle, un souffle.
Éros, le titille et sans cesse bourdonne
Des avant-goûts de stupre et d’impudicité
Il a don de créer nuée de phéromones
Des senteurs moirées aux douceurs musquées.
Le poète alangui s’étiole lentement
L’aphasie le condamne alors plus sûrement
Que le corps des femmes sur lequel il s’étend
Ces belles fleurs du mal qu’il aime passionnément.
Claude DUSSERT – (Février 2022)
page créée le 31.07.22 - Remerciements à Claude Dussert