Alors raconte n°8, mars 2017
« Alors raconte »
une émission de l'Ouvre Boîte à Poèmes créée et animée par Hélène Buscail ;
avec la participation de Michel Cousin, Claude et Franck Viguié, Nathalie Cousin, Muriel Thomas
Thème du mois de mars :
LE BESTIAIRE DES CONTES AFRICAINS
La retransmission de cette émission sur Radio Enghien aura lieu le 16 mars 2107 de 21h à 22h
(pré-enregistrée le 2 mars 2017).
Avec des lectures à plusieurs voix de contes écrits par Hélène Buscail entrecoupés de moments musicaux et poétiques.
Au fil des mois, nous découvrons l'histoire de son héroïne, Mazie, qui nous fait entrer dans l'univers du rêve et de la féerie.
WEBOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE INDICATIVES :
QUELQUES SITES INTERNET
Contes, vents et marées : site très riche d'une jeune association de Gaillac (Tarn), regroupant des passionnés de contes, légendes, mythes, etc.
; "voyage dans le monde des contes et légendes" ; "Florilège bibliographique" : Afrique Noire (sous-classement par pays)
Soumbala : portail francophone du livre africain
Soumbala : page bibliographique sur les contes
Musée Dapper "Le bestiaire dans la littérature africaine d'expression française" par Jean Derive
"De la tradition orale dont l'un des maîtres fut Amadou Hampaté Bâ aux textes contemporains – Alain Mabanckou* compte parmi les plus représentatifs –, le bestiaire est omniprésent dans la littérature africaine d'expression française.De même, dans les Caraïbes, les figures animales – certaines sont héritées de l'Afrique – occupent une place privilégiée dans les contes.Les animaux sont des supports pédagogiques privilégiés : ils contribuent à instruire les humains (La Belle Histoire de Leuk-le lièvre d'Abdoulaye Sadji et Léopold Sédar Senghor) ou à dénoncer la dictature d'un régime (En attendant le vote des bêtes sauvages d'Ahmadou Kourouma), ou encore à renverser la prétendue supériorité de l'humain sur l'animal (La Vie et demie de Sony Labou Tansi)." (Jean Derive)
* Voir par exemple : Mabanckou, Alain, Mémoires de porc-épic, Paris, Éd. du Seuil, 2006.
Bestiaire de l'Art africain [exposition Musée Dapper, 2008]
QUELQUES OUVRAGES GENERAUX SUR LES CONTES AFRICAINS
Chevrier, Jacques, L’arbre à palabres : essai sur les contes et récits traditionnels d’Afrique noire, [Paris], Hatier international, 2005.
Essome, Emmanuel, Nuits chez l’ancêtre (contes Dibom), [Paris] : Publisud, 1987.
Nombreux contes de tradition orale sur les animaux ("Le chimpanzé noir", "la peau de l'antilope", "le corbeau et ses épouses", "les aventures du mulot", "la tête de la colombe", "la tortue et la chienne", "le mariage de la panthère"...).
Gougaud, Henri, Contes d'Afrique, illustré par Marc Daniau, Seuil, 1999.
Kipling, Rudyard, Histoires comme ça, Gallimard Jeunesse, 2008.
Mve-Ondo, Bonaventure, Sagesse et initiation à travers les contes, mythes et légendes fang, Libreville (Gabon), Centre culturel français Saint-Exupéry ; [Paris], Sépia, 1991.
Ndongo, Siré Mamadou, Le Fantang : poèmes mythiques des bergers peuls, Karthala, Ifan, Unesco, 1986.
Paulme-Schaeffner, Denise, La Mère dévorante : essai sur la morphologie des contes africains, [Paris] : Gallimard, 1986.
Pucheu, Jacques, Contes haoussa du Niger, Paris, Karthala, 1982.
Senghor, Léopold Sédar, Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, PUF, 2007, rééd. 2015.
Seydou, Christiane, Contes et fables des veillées, Nubia, 1976.
Thomas, L.V., Et le lièvre vint... récits populaires diola, Les nouvelles éditions africaines, 1982.
Weulersse, Odile (texte) et Chaplet, Kersti (illustrations), Epaminondas, Flammarion-Pere Castor, 1999.
De très nombreux récits, contes ou fables, parlent des animaux, qui sont souvent des totems. Ces récits mettent en scène ou font parler des animaux tels que le lièvre, l'hyène, l'araignée, le crocodile, le phacochère, l'oiseau-sorcier, le pélican, le vieux bouc et les cabris, l'hippopotame, la panthère, le singe, l'âne, le lion, l'antilope, le taureau, le serpent python, etc.
Comme dans les Fables de La Fontaine, il y a souvent une morale à la fin, et certains récits offrent d'étonnantes similitudes avec les fables que nous connaissons, par exemple dans ce récit diola (Sénégal), où "Le lièvre et le pélican" semble un avatar du "Corbeau et du Renard" :
"Le lièvre avait le ventre creux. Il errait, comme une âme en peine, cherchant de quoi se sustenter. Il n'y a rien de plus triste au monde qu'un lièvre qui a faim. Tandis qu'il déambulait non loin de la mangrove, il aperçut un pélican tenant dans le bec une magnifique carpe qu'il s'apprêtait à débguster à la cime d'un palétuvier.
Le poisson n'était pas le plat préféré du lièvre mais quand la faim tiraille l'estomac, on ne doit pas être trop difficile. "Salut à toi pélican, lança le lièvre. Je suis heureux de rencontrer car il y a bien longtemps que j'entends parler de toi. Il paraît que tu es le plus habile de tous les pêcheurs ?" Le pélican, dont on connaît la vanité, gonflait ses plumes d'aise. "Ne dit-on pas, poursuivit le lièvre, que tu excelles dans l'art de capturer les poissons volants ? Je voudrais bien te voir dans ces moments-là ! Je suis sûr, par exemple, que si tu laisses tomber ta carpe que tu tiens dans le bec, tu es capable de la reprendre avant qu'elle touche le poto-poto. Si tu réussis un tel exploit, je chanterai tes louanges dans toute la brousse car je suis doué d'une belle voix et je sais jouer admirablement de la guitare."
Enivré par de tels compliments, le pélican lâcha le poisson qui tomba sur le sol. Bien vite, le lièvre s'en empara. "Adieu, pélican. Je te plains d'avoir perdu si vite ton dîner et tes illusions. Mais on ne peut espérer en même temps être flatté et faire un bon repas". (Et le lièvre vint... récits populaires diola,..., p. 78).
création de cette page : 17.2.2017, dernières maj 7.3.17
La souris curieuse
alias Nathalie Cousin