Alors raconte n°9, avril 2017
« Alors raconte »
une émission de l'Ouvre Boîte à Poèmes créée par Hélène Buscail
et animée (ce mois-ci) par Hélène Buscail, Nathalie Cousin et Michel Cousin.
Thème du mois d'avril :
LES CONTES AFRICAINS (2)
La retransmission de cette émission sur Radio Enghien aura lieu le 20 avril 2107 de 21h à 22h
(pré-enregistrée le 6 avril 2017).
Avec des lectures à plusieurs voix de contes écrits par Hélène Buscail entrecoupés de moments musicaux et poétiques.
Au fil des mois, nous découvrons l'histoire de son héroïne, Mazie, qui nous fait entrer dans l'univers du rêve et de la féerie.
Le mois dernier, nous avons abordé le thème du bestaire des contes africains. Nous nous proposons cette fois-ci d'évoquer rites, coutumes, mythes, légendes pour petits et grands, à travers des contes africains issus de la tradition orale ou écrits par des auteurs modernes et contemporains. La bibliographie étant immense, nous donnerons quelques pistes permettant de se familiariser un peu plus avec cet univers d'une richesse extraordinaire. En Afrique, les rites accompagnent toutes les étapes de la vie humaine : la naissance, le passage à l'âge adulte, la mort ; ils imbibent la plupart des activités, des fêtes, etc. Les rites jouent un rôle important dans les contes, de nombreux contes appartiennent d'ailleurs à la catégorie des "contes rituels" ou "contes initiatiques". A la limite, tous les contes ne pourraient-ils pas être considérés comme des manières de rituel ?
"Le griot raconte et interprète le conte à l’aide des paroles, des gestes et de la mimique en utilisant les mêmes formules. La parole est un élément essentiel du conte, elle n’est pas arbitraire mais remplit une fonction bien déterminée. Il faut également souligner que le public joue très souvent une partie active dans le conte parce, il doit en effet répondre de façon bien déterminée aux questions du griot qui font aussi partie intégrante du conte. L’inter-action entre public et griot a des formes de rite proche de la liturgie de l’église chrétienne. La littérature orale se divise, elle aussi, souvent en textes sacrés et profanes.
Comme le conte fonctionne aussi en tant que conte d’initiation, l’importance de la parole est évidente. La parole en tant que rituel des contes est la forme sacrée et un mode formalisé pour entrer en contact immédiat avec le public." [ http://www.soninkara.com/culture/contes-et-poemes/contes-et-legendes-africains.html ]
Conte, conte je veux conter un conte!
Laissez-moi me coucher sur le dos d’un pantal,
Plonger dans la parole et y nager à grandes brassées.
J’y nagerai, et mes pieds battant l’eau feront puntupanta.
Ce que je vais dire est plus merveilleux qu’un songe !
Hampâté Bâ : « Contes initiatiques peuls »
http://www.soninkara.com/culture/contes-et-poemes/contes-et-legendes-africains.html
WEBOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE INDICATIVES :
QUELQUES SITES INTERNET
Contes, vents et marées : site très riche d'une jeune association de Gaillac (Tarn), regroupant des passionnés de contes, légendes, mythes, etc.
; "voyage dans le monde des contes et légendes" ; "Florilège bibliographique" : Afrique Noire (sous-classement par pays)
Soumbala : portail francophone du livre africain
Soumbala : page bibliographique sur les contes
Contes.biz : le site des contes pour enfants [71 contes africains]
QUELQUES CONTES AFRICAINS (voir aussi Alors Raconte n° 8, émission de mars 2017)
Mille ans de contes : mythologie [histoires et légendes à raconter aux enfants avant d'aller dormir]. Contient plusieurs contes africains : "Des singes et des hommes", "L'imprudence de Kintou", "Comment la lune se joua du soleil", "Le Caméléon flâneur".
Verna Aardema : La lionne solitaire et les bébés autruches, Circonflexe, 1996.
"Une lionne esseulée en mal de maternité s’approprie un jour les quatre bébés d’une autruche imprudente. Celle-ci, éplorée et impuissante, face à la force et à l’obstination de la lionne, va demander de l’aide aux animaux de la Savane".
Bernard Dadié : Le pagne noir, Présence Africaine, 1955, rééd. 2000.
"Observateur passionné des êtres et des choses, dans quel autre genre que le conte, Bernard Dadié pouvait-il accomplir ces traits remarquables de sa personnalité ? Avec évidence, ces textes manifestent la rencontre heureuse d'un écrivain avec son monde, cette Afrique du pays Baoulé recréée à travers le merveilleux de la fable, l'ironique bestiaire de la tradition, la gaîté d'un savoir ancien et la tendresse d'une longue mémoire." [ http://www.presenceafricaine.com/jeunesse-contes-afrique-caraibes/513-le-pagne-noir-2708700251.html ]
"Le recueil de Dadié s’intitule Le pagne noir, titre qui est aussi celui d’un conte du volume (le deuxième), comme il est d’usage courant dans ce type d’ouvrage. Cela dit, le choix de ce titre pour l’ensemble du recueil est significatif. Le pagne est, avec le boubou, un vêtement emblématique du continent africain tel qu’il est vu par l’Occident, comme le sari peut par exemple l’être pour l’Inde. Sa qualité même d’objet textile renvoie en outre par métaphore à l’idée de texte – on sait qu’il s’agit de la même étymologie – d’autant qu’il existe aussi en plusieurs cultures locales des analogies symboliques entre le déroulement de la parole et le tissage. Ce n’est d’ailleurs sans doute pas par hasard si de son côté Birago Diop, dans sa préface, a recours lui aussi à la métaphore textile, qu’il file justement avec dextérité." (Jean Dérivé : « Le traitement littéraire du conte africain : deux exemples chez Bernard Dadié et Birago Diop », consultable sur http://semen.revues.org/document2226.html ] (cf infra "Etudes").
Thierry Dedieu : Yakouba, Seuil Jeunesse, 1994, rééd. 1999.
"Au cœur de l'Afrique, pour Yakouba, c'est un jour sacré : il est en âge de devenir guerrier. Pour prouver son courage, il doit affronter seul le lion, mais lorsqu'il croise son regard, Yakouba peut lire l'épuisement : le lion est blessé. Soit Yakouba le tue et passe pour un grand chasseur, soit il le laisse vivre et sera banni par ses pairs.
L'initiation d'un jeune garçon qui ne deviendra pas guerrier. Un conte sur le sens du courage et du droit à la différence pour un album tout en noir et blanc."
[rituel d’initiation à la chasse]
Birago Diop : Les Contes d’Amadou Koumba [ou Coumba], Présence Africaine, 1947. Lire un extrait
"Amadou Koumba est un personnage qui a réellement existé, c’était quelque part au Ferlo à l’Est du Sénégal. C’est un conteur, un griot, comme d’autres, il est celui qui transmet la parole, le message au fil des générations, depuis des millénaires. C’est lui qui relate à Birago Diop, des histoires, des contes et des légendes, rythmés par le tam-tam ou la calebasse." [http://www.soninkara.org/culture-soninke/contes-de-la-savane/les-contes-damadou-koumba-de-birago-diop-58.html ]
site officiel : http://www.biragodiop.com/
Adresse éditeur : Présence Africaine : 25 bis, rue des Ecoles, 75005 Paris - Tél. : 01 43 54 13 74
Amadou Hampate Bâ, Contes initiatiques peuls, Poche, 2000.
"Au commencement des temps, sous le règne de Guéno l'Éternel, le peuple peul vivait heureux, riche et préservé de tout mal, même de la mort, par Daikara, dieu de l'or et de la connaissance. Un paradis bientôt menacé et perdu par l'ingratitude des hommes et les œuvres de Njeddo Dewal, mère de la calamité. Seuls les purs et les initiés pourront échapper à sa toute-puissance maléfique au cours de combats fantastiques, de voyages périlleux et de ruses merveilleuses...
Amadou Hampâté Bâ est le conteur prodigieux qui arrache à l'oubli le trésor oral de la tradition légendaire. Avec lui, le folklore se transforme en cosmogonie et allégorie universelle." [ https://www.amazon.fr/Contes-initiatiques-peuls-Amadou-HAMPATE/dp/2266095501 ]
Voir aussi : Hampâté Bâ : A l'école du caméléon - Amadou Hampâté Bâ, le 18.11.2016
Anne Jonaz. François Roca : Solinké du grand fleuve, Albin Michel, 2015.
"Sur L’île-d’un-seul-jour, Solinké vit seul avec son père Taram depuis la mort de sa mère Aïssa. Tous les soirs, Taram lui montre l’étoile la plus brillante du ciel, apparue le jour de la disparition d’Aïssa. Un jour, Taram ne rentre pas de la pêche. Solinké est seul et pleure très longtemps. Dans le ciel nocturne, à côté d’Aïssa-l’Étoile, apparaît une autre lumière aussi forte, aussi douce, aussi belle. Au matin, un oiseau immense tournoie dans le ciel. Une amitié naît peu à peu entre eux. Jusqu’à ce que l’oiseau protecteur guide Solinké à quitter son île de solitude pour une contrée plus vaste, peuplée de pêcheurs souriants. Et sous le ciel nocturne de cette nouvelle rive, lorsque Solinké lève les yeux au ciel, les doux regards de Taram et d’Aïssa sont toujours bien là." [ http://www.albin-michel.fr/ouvrages/solinke-du-grand-fleuve-9782226318473 ]
Djibril Tamsir Niane : Soundjata ou l’épopée mandingue, Présence Africaine, 1960.
"L'épopée de Soundiata (ou Soundjata, ou Sun-Diata) est un poème épique en langue mandingue, relatant la fondation de l'Empire du Mali par le roi Soundiata Keïta au XIIIe siècle. Fondée sur cette base historique à laquelle elle ajoute des éléments merveilleux, l'épopée a été transmise par tradition orale depuis lors, dans de nombreuses versions et dans plusieurs autres langues d'Afrique de l'Ouest. Elle s'est ensuite diffusée plus largement dans le monde au cours du XXe siècle, à la faveur notamment des premières traductions en français et en anglais. L'épopée de Soundiata occupe une place très importante dans la culture ouest-africaine. Elle représente une source primordiale pour les historiens de l'empire du Mali, et continue par ailleurs d'inspirer les artistes (écrivains, musiciens, cinéastes, etc.)." [ https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pop%C3%A9e_de_Soundiata ]
Kirikou et la sorcière, film de Michel Ocelot, adapté d'un conte africain.
"L'histoire se déroule dans un village ouest-africain intemporel et conte les aventures de Kirikou, un petit garçon qui parle déjà dans le ventre de sa mère et qui s'enfante tout seul. Le village est frappé par la malédiction d'une puissante sorcière, Karaba, qui fait régner la terreur à l'aide d'une armée de fétiches animés. La source proche du village est asséchée et tous les hommes ont disparu. Kirikou veut savoir pourquoi Karaba est tellement méchante et décide d'aider les villageois." [ https://fr.wikipedia.org/wiki/Kirikou_et_la_Sorci%C3%A8re ]
Marie Sellier : Afrique Petit Chaka, Réunion des musées nationaux, 2001.
"À travers un dialogue empreint de douceur et de tendresse entre Papa Dembo et son petit-fils, Chaka, le jeune lecteur découvre l'Afrique, terre de contrastes et de sensations. Les discussions sous l'arbre à palabres, la brousse, l'arrivée de la pluie, la pêche, le repas préparé par les femmes aux boubous colorés, la danse des esprits masqués et l'importance des ancêtres..." (Babélio)
Véronique Tadjo (illustrations) : Mamy Wata et le monstre, Nouvelles Editions Ivoiriennes
«Il y a longtemps,
Bien longtemps,
Mamy Wata, la reine de l´eau
vivait seule dans son royaume.
Elle passait ses journées
à plonger dans la mer,
à jouer dans les cascades
Et à se baigner dans les rivières.»
Etudes :
Jean Dérivé : « Le traitement littéraire du conte africain : deux exemples chez Bernard Dadié et Birago Diop », Semen [En ligne], 18 | 2004, mis en ligne le 29 avril 2007, consulté le 03 avril 2017. URL : http://semen.revues.org/2226
Jean-Michel Keller : Contes et légendes d'Afrique noire, Editions Publibook.
Etude pédagogique (classe de 6e) de Birago Diop : Les Contes d’Amadou Koumba : [ http://lettres.ac-aix-marseille.fr/college/lectecr/amadou.pdf1 ]
Analyses de rituels :
Raymond Verdier : "Note sur le canicide chez les Kabiyé du Nord-Togo" [consultable sur https://span.revues.org/215 ]
"Le chien participe à la fois du monde sauvage et du monde domestique. Cette situation ambivalente est marquée, tant dans la littérature orale (mythes, contes) que dans le rituel initiatique de la classe d’âge des efala, par le lien étroit entre le chien et la mort ; ce lien est souligné à deux niveaux, d’abord au plan de la création divine où le chien est le signe de la condition mortelle de l’homme, ensuite au plan de l’initiation où sa mort par étouffement est le signe du passage de l’enfance à l’adolescence."
Poésie :
Léopold Sédar Senghor, Poèmes, nouv. éd., Editions du Seuil, Points, 1985.
Poésie africaine, Anthologie, six poètes d'Afrique francophone, choix et présentation par Alain Mabanckou, Seuil, collection Point poésie.
[ http://www.recoursaupoeme.fr/essais/po%C3%A9sie-africaine-magie-de-la-langue/eze-baoul%C3%A9 ]
Romans :
Camara Laye : L’Enfant noir, Plon, 1953, rééd. Pocket, .
Premier roman de Camara Laye. "Considérée comme « l'un des textes fondateurs de la littérature africaine contemporaine1 », cette œuvre largement autobiographique a reçu le prix Charles Veillon 1954 et inspiré en 1995 un film du même nom, réalisé par Laurent Chevallier."
"Le livre est précédé d'un court hommage, en vers, de l'auteur à sa mère, qui symbolise toutes les femmes africaines et joue un rôle important dans le roman."
"Laye est un jeune garçon âgé de cinq ans qui vit avec ses parents à Kouroussa, un village de Haute-Guinée. Son père, forgeron et orfèvre, lui enseigne les techniques de son art. Laye rend parfois visite à sa grand-mère qui habite à Tindican, un village voisin. Il y découvre la paysannerie. À Kouroussa, il va à l'école française. Il entre dans l'association des non-initiés, où il apprend la mort de son ami Check. Après avoir obtenu son certificat d'aptitude professionnelle à Conakry, Laye se voit offrir la possibilité de continuer ses études en France. Après hésitations, il finira par accepter cette offre." [ https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Enfant_noir ]
Zèce O’Bali : Une guérison qui vient de loin, Dagan jeunesse, 2012.
"Pour Julia, 7 ans, le verdict vient de tomber : elle est atteinte de myasthénie et ne doit pas se fatiguer. Elle demande alors de l’aide à la fée des océans dans une lettre qu’elle confie à la mer du Nord. À Semontrijkal, en Afrique subsaharienne (lieu fictif que l’on peut supposer être sur la côte camerounaise, région d’origine de l’auteur), Dipita Moudi conclut son apprentissage de pêcheur en rapportant du fleuve un énorme poisson. Mais, depuis qu’il a découvert dans ses entrailles la lettre de Julia, il est victime de crises de somnambulisme qui altèrent son comportement diurne.
Le Guérisseur-de-l’Autre-Rive pourra-t-il guérir l’un et l’autre ? Accessible dès 9 ans, ce roman bénéficie d’une typographie généreuse et propose quelques illustrations en noir et blanc, dessins au trait fin qui appuient certains éléments importants du récit. Le côté magique de cette communication inconsciente entre deux enfants situés à des milliers de kilomètres de distance s’estompe peu à peu pour laisser la place à la découverte de la façon de vivre des pêcheurs semontrijkalais, de leur formation, de leurs us et coutumes et, pour finir, des rituels de guérison. Un roman qui allie à la fois le rêve et la découverte." [ http://takamtikou.bnf.fr/bibliographies/notices/une-gu-rison-qui-vient-de-loin ]
"Art rituel"
"L'Afrique, c'est avant tout le culte de multiples rites. Nous avons fini par préférer cette appellation plus proche de ce que nous proposons aux regards et à la vente.
Les Arts dits primitifs ne font plus consensus, pas plus que les arts premiers, trop limitatifs dans leur sémantique. L'art rituel laisse entrevoir un art riche de traditions, de rites, compris où non, mais avant tout structurés et aucunement "Primitifs"." [ https://www.bruno-mignot.com/galeries/ ]
Musiques traditionnelles :
Le monde des musiques traditionnelles, Ocora Radio France, Harmonia Mundi, P. 1994. C 560061-66 – HM 31x6. - 6 CD dont 1 sur l’Afrique du Nord et 1 sur l’Afrique. (Burkina-Faso, Gambie, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Centrafrique, Gabon, Zaïre, Ethiopie, Ouganda, Kenya, Burundi).
Les Voix du monde : une anthologie des expressions vocales, Le chant du monde, 1996. CMX 374 1010.12. 3 CD. Exemples pour l’Afrique (chants de divertissement, chants de travail, chants rituels…) - Afrique du Sud, Bénin (chant d’offrandes aux génies des eaux venus sur terre), Burundi, Côte d’Ivoire (voix des esprits protecteurs), Ethiopie (chant de rite de passage masculin), Erythrée, Gabon, Guinée, Kenya, Madagascar, Malawi, Mali, Maroc, Namibie (chant de guérison), Niger, République centrafricaine (chant d’initiation des filles lors de l’excision), Sénégal (chant interprété pendant les récoltes), Tchad).
République centrafricaine : musiques des anciennes cours Bandia, Le chant du monde, CNR 274 1009.
Sénégal : Musique des Peul et des Tenda, Ocora Radio France, P. 1994C 560043.
Une voix à part :
[Cap Vert] : Cesaria Evora : Rogamar, Lusafrica, 2006. 82876 788 052.
création de cette page : 4.4.2017, dernières maj 7.4.17
La souris curieuse
alias Nathalie Cousin