A. Clastres. Flamboiement
ANNONCE DE PARUTION
Alain Clastres
IL Y A
éditions Unicité, 2021
48 pages. ISBN/EAN : 978-2-37355-623-0 (13 €)
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Editions Unicité
3 sente des Vignes
91530 Saint-Chéron
Tél. 06.23.86.73.83
Suite à Héraclite (recueil Cristal) et à Anaximandre (recueil précédent Flamboiement), ce recueil-ci s’ouvre sur un hommage à un troisième philosophe grec présocratique du V° siècle avant J.C., Parménide, qui, dans son poème, a posé dans une intuition et une logique d’une fulgurance absolue : « Il y a et de non-être il n’y a pas ».
La réalité, la totalité de la réalité, dépassant le visible et le connaissable, était clairement affirmée dans son unicité, sa plénitude et son éternité. Le néant, le vide total, le rien étaient radicalement niés et inconcevables. Il ne peut y avoir que de l’être.
L’être humain, lui, est déjà dans cette réalité plénière, dans son unité, dans son éternité, réalité plénière éternelle sans mouvement, qui ne peut ni venir de, ni finir quelque part. Réalité en même temps dynamique, toute entière traversée de mouvements incessants. Nous sommes cette part d’unité, d’éternité, nos natures profondes.
La leçon d’une telle intuition, réflexion, perception n’a pas débouché sur la sagesse qu’elle implique profondément, c’est à dire un rapport au monde et aux autres, plus plénier, plus unitaire, moins angoissé et moins conflictuel.
Ne saisissant pas cette sagesse implicite, cette connaissance la plus profonde, l’Occident s’est fourvoyé dans des oppositions, des dualismes sans fin, s’est épuisé entre dogmes et rationalisme réducteur, impuissant à saisir et exprimer la plénitude du réel.
Sans doute l’Occident eut-il été bien différent s’il s’était alors centré sur la plénitude du réel, sur son unicité et son éternité intrinsèque.
La poésie qui plonge d’emblée dans la réalité sans la disséquer, qui sent l’au-delà des apparences, la dimension plénière, unitaire du réel, peut participer à un accord plus large, plus apaisant au monde.
« Il y a
et de non-être il n’y a pas
Coeur tranquille
de la Vérité » ( 1 )
Plénitude révélée
( 1 ) Poème de Parménide, philosophe grec,
V° siècle avant J.C.
***
Printemps
Délicate, brume verte légère
des premiers bourgeons
Neige blanche
des aubépines
Printemps
Dans un air frais
claires, joyeuses
les trilles d’un oiseau
Printemps
Frémissements tendres
des toutes jeunes feuilles
***
Sous le grand buis odorant
Nul vent, et pourtant
tombent
lentement, silencieusement
des pétales blancs
***
Colline surplombant l’océan
Souffle, souffle, siffle, siffle
claque le vent violent
***
Iles dans le lointain
baignées de brume
Formes indéfinies
Sentiment d’infini
***
D’au-delà l’horizon, vagues arrivant
Train d’ondes serrées
progressant inexorablement
sur le rivage, sans fin déferlant
Entrer
dans le rythme du monde
***
Ce cerisier
Fines branches dénudées
Griffes de dragon élancées !
***
Vaste terrasse du temple
ouvrant sur un jardin
Arbres, ruisseau, rochers
Contempler
Là, toute la réalité
cristallisée !
***
Poésie
Instant cristal
de vie
***
Mise en ligne de cette page. 18.09.21. Tous remerciements à Alain Clastres.