Alain Clastres - bibliographie

BIBLIOGRAPHIE D'ALAIN CLASTRES

Articles sur la poésie

Alain Clastres, "Poésie, voie de l'infini, voie de la plénitude", dans Revue européenne de recherches sur la poésie, 2019, n°5, Classiques Garnier, © 2020, p. 133-135. ISBN 978-2-406-10066-9. (Reproduction et diffusion interdites).

"L'article est une défense de la poésie en même temps qu’un hommage à Parménide pour son profond poème." (Alain Clastres)

Résumé : "Face à la réalité mystérieuse, où aucune question de fond ne pourra jamais être élucidée, la poésie par ses procédures d’expression et par la profondeur infinie de sa démarche peut amener à une perception nouvelle du monde, ouvrir à la dimension plénière du réel et amener par-là un apaisement, un accord au monde." ( classiques-garnier.com/revue-europeenne-de-recherches-sur-la-poesie-2019-n-5-varia-poesie-voie-de-l-infini-voie-de-la-plenitude.html )

Recueils de poèmes

Les recueils d'Alain Clastres suivants sont parus aux éditions Unicité (3 sente des Vignes, 91530 Saint-Chéron. Tél. 06.23.86.73.83) :

 

 

Voir aussi sur le site de l'éditeur

Editions Unicité
3 sente des Vignes
91530 Saint-Chéron
Tél. 06.23.86.73.83

 


 

Non dualité (2023)

Clastres non dualite couv

Le recueil s’ouvre sur des citations de Tchouang-tseu, penseur chinois du IV°
avant J.C., qui sont une fenêtre ouverte sur la non-dualité, le coeur des
philosophies et spiritualités les plus profondes de l’humanité, de l’Orient à
l’Occident, l’intuition-compréhension du fond de la réalité.
Cette intuition s’est vu confortée ces dernières décennies par l’avancée de
la science qui a pu démontrer la non séparabilité, l’intrication quantique de la
réalité la plus profonde, propriétés, qui si elles paraissent contre-intuitives au
premier abord, sont au fond l’expression de la nécéssaire cohérence de la réalité,
qui ne peut être conçue comme la somme d’entités indépendantes.
La poésie dans sa saisie spontanée et intuitive de la réalité, inclut, parfois
enfouie, cette dimension unitaire, non duelle du monde. Elle peut nous faire
rejoindre notre coeur, notre demeure même, dans un apaisement et une plénitude
retrouvée.

Extraits :

« Du point de vue de l’identité
les dix mille êtres sont Un »   ( 1 )

« Fais de l’Un
ta demeure »

« Pénétrer là
où rien ne vit
ni ne meurt » 

( 1 ) Citations de Tchouang-tseu, IV° siècle avant J.C.

En son fond, la réalité
non-dualité
non-séparabilité
Cohérence
de la réalité
Chine 

[...]

Bougainvillier
au rose si tendre
dans le soleil levant

[...]

Bol de thé
Volutes blanches, rapides à s’échapper
pressées, pressées de retrouver
l’unité
de l’impalpable clarté


Sans-mot (2022)

Clastres sans mot sept 2022

Sans mot, un silence, un geste, une action peuvent révéler le monde, peuvent faire s’accorder au monde.

          Délestés des oppositions, des différences qu’un discours introduit, un silence, un geste, une action, que l’on en soit conscient ou non, sont une cristallisation de l’univers, sont la manifestation plénière du monde, dans son unité infinie, indéfinie, au fond notre nature profonde.

          Un mot, quelques mots, issus de notre regard, de notre écoute, peuvent eux aussi être un signe, un signe vers la profondeur insondable du réel, entraînant l’immédiat et l’infini dans une plénitude, un apaisement, le retour en notre demeure.

           La poésie peut être ce signe.


Sans objet (2022)

Clastres sans objet couv

Le recueil s’ouvre sur un pourquoi du titre, pour rejoindre un questionnement universel : que peut-on dire de la réalité ? Peut-on y voir un sens, une finalité ? Comment vivre dans cette réalité insaisissable ?
Le point de vue de Malevitch est d’abord évoqué. Dans un ouvrage remarquablement profond, cité dans le recueil, il développe des fulgurances qui dépassent largement son temps, son époque. Et c’est bien d’ailleurs pour cela que son ouvrage, écrit en 1922, n’a jamais été publié de son vivant en Russie, ni d’ailleurs avant 2000 (!), où un matérialisme profondément réducteur dominait, et qui, d’ailleurs très largement pour cela, a entraîné la complète faillite du système qui y sévissait.
Et c’est précisément pour ces raisons et parce qu’il plongeait d’emblée dans le coeur de la réalité plénière que, dès 1922 dans son ouvrage, Malevitch prévoyait la faillite humaine inévitable de l’idéologie marxiste : « Le matérialisme historique n’est que le modèle aveuglant des erreurs humaines, que l’humanité pense corriger dans l’avenir, alors que l’avenir ne pourra y ajouter que le dernier anneau de son dernier échec «.
Mais si, de nos jours, ce matérialisme réducteur inquiétant est toujours présent sur la planète, des matérialismes réducteurs d’autres horizons, sont eux aussi, malheureusement aussi bien là.
Ensuite, dans le recueil, sont évoqués trois grands noms de l’aventure humaine, que sont Parménide, Bouddha et Lao Tseu dont les enseignements sur de nombreux points anticipaient ceux de Malevitch.
L’impossibilité de la raison à définir, à analyser, à enfermer la réalité dans sa plénitude laisse alors sa place à la poésie, dans sa saisie spontanée de la réalité, dans son appréhension intuitive du monde, pour exprimer la réalité dans sa globalité, son unité foncière, son éternité et par-là même rejoindre notre nature profonde, s’y accorder et s’y apaiser.
La poésie est une voie de paix et d’éternité.
Le fond blanc mat de la couverture du recueil reprend l’infini cosmique de la démarche et de la pensée de Malevitch et le carré noir mat en bas, icône des temps moderne pour Malevitch, reprend la signature de quelques-uns de ses derniers tableaux qui représentaient des personnages aux habits mi-Renaissance, mi-futuriste, en dehors du temps.  
Quand l’art abstrait est devenu interdit en Russie au profit d’un art de propagande, défaite de la pensée, Malevitch s’est tourné notamment vers une représentation figurative qui dépassait la réalité immédiate, vers la réalité insondable, vers le sans-objet, et qu’il appelait « supranaturalisme «, au-delà de l’immédiat, vers l’infini mystérieux. Il signait alors ses tableaux d’un petit carré noir, confirmant sa démarche initiale mais sous une forme différente, où abstrait et concret ne s’opposaient pas, mais représentaient la même unité infinie du sans-objet.
Sur la couverture, la taille des caractères du titre, « SANS-OBJET «, est la même que ceux du recueil précédent, « IL Y A «, puisque tous deux expriment la seule et même réalité mystérieuse mais sous un angle différent.

 


 

Il y a  (2021)

63 pages. ISBN/EAN : 978-2-37355-623-0 (13 €)

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Suite à Héraclite (recueil Cristal) et à Anaximandre (recueil précédent Flamboiement), ce recueil-ci s’ouvre sur un hommage à un troisième philosophe grec présocratique du V° siècle avant J.C., Parménide, qui, dans son poème, a posé dans une intuition et une logique d’une fulgurance absolue : « Il y a et de non-être il n’y a pas ».
La réalité, la totalité de la réalité, dépassant le visible et le connaissable, était clairement affirmée dans son unicité, sa plénitude et son éternité.  Le néant, le vide total, le rien étaient radicalement niés et inconcevables.  Il ne peut y avoir que de l’être.
L’être humain, lui, est déjà dans cette réalité plénière, dans son unité, dans son éternité, réalité plénière éternelle sans mouvement, qui ne peut ni venir de, ni finir quelque part. Réalité en même temps dynamique, toute entière traversée de mouvements incessants. Nous sommes cette part d’unité, d’éternité, nos natures profondes.
La leçon d’une telle intuition, réflexion, perception n’a pas débouché sur la sagesse qu’elle implique profondément, c’est à dire un rapport au monde et aux autres, plus plénier, plus unitaire, moins angoissé et moins conflictuel.
Ne saisissant pas cette sagesse implicite, cette connaissance la plus profonde, l’Occident s’est fourvoyé dans des oppositions, des dualismes sans fin, s’est épuisé entre dogmes et rationalisme réducteur, impuissant à saisir et exprimer la plénitude du réel.  
Sans doute l’Occident eut-il été bien différent s’il s’était alors centré sur la plénitude du réel, sur son unicité et son éternité intrinsèque.
La poésie qui plonge d’emblée dans la réalité sans la disséquer, qui sent l’au-delà des apparences, la dimension plénière, unitaire du réel, peut participer à un accord plus large, plus apaisant au monde.


 

Flamboiement (2021)

48 pages. ISBN/EAN : 978-2-37355-555-4 (13 €)

 

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Le recueil s’ouvre sur un hommage à Anaximandre, philosophe grec du VI° siècle avant J.C., qui, lui-aussi comme Parménide et Héraclite, a cherché à saisir, à comprendre la réalité profonde du monde, délaissant mythes et dieux, démarche alors audacieuse.
Sa saisie intuitive a d’emblée porté sur la globalité du réel, qu’il a bien ressenti infinie, indéfinie, éternelle dans ses transformations incessantes. Cette réalité mystérieuse, il la nommait « Apeiron «, en grec. On peut tout à fait la rapprocher du « Tao » de Lao-Tseu à la même époque, mais à l’autre bout du monde !
Avec ces trois philosophes grecs, au VI°-V° siècle avant J.C., pour la première fois en Occident, naissait une saisie globale intuitive et raisonnée de la réalité, qui n’excluait pas ses transformations internes et où mythes et dieux n’apparaissaient plus nécessaires pour saisir la réalité.
Mais les leçons profondes d’une telle vision nouvelle du monde n’ont pas été tirées, elles n’ont pas débouché sur la sagesse qu’elle implique. L’infini, l’indéfini, l’indéterminé, l’unicité, l’éternité de la réalité n’ont pas été intégrés dans une vie débarrassée des mythes et croyances avec leur cortège d’oppositions, en apparence irréductibles, et ont fait s’affronter, se dominer les hommes, leur nature profonde, pourtant sous leurs yeux, leur échappant.
Redécouvrir profondément ces trois philosophes serait grandement d’actualité !
L’Occident a vu les hommes depuis plus de deux mille ans s’épuiser entre dogmes et rationalité réductrice, sans laisser vivre la part d’infinité, d’indéterminé, et par là même, de liberté qui est en eux.
La science la plus actuelle retrouve ces intuitions profondes dans l’indétermination, l’indécidable, l’indémontrable de nombres d’aspects de la réalité. Ce qui est déjà un nouvel acquis.
Mais le véritable acquis, serait de mettre l’infini, l’indéfini au cœur de nos vies, c’est-à-dire, en fait, la liberté qui est au cœur même de la vie. Nombres de doctrines, nombres d’Etats prétendant détenir la vérité du monde ou de l’histoire, ont une haine viscérale de la liberté, qui les conteste. Avec la redoutable efficacité des nouveaux moyens de « l’Intelligence » artificielle certains Etats développent un contrôle terrifiant, finalement asservissant, de leurs populations. Leur volonté d’hégémonie peut réellement inquiéter.
La poésie, qui a, en son cœur même, l’irrépressible, le spontané, la liberté de la vie, peut participer à préserver nos vies. Les dictatures et les totalitarismes n’ont jamais fait bon ménage avec la poésie.
     

    Flamboiement (extraits)

*

 

Cristal (octobre 2020)

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Le recueil s’ouvre sur un hommage à Héraclite, philosophe grec du VIe-Ve siècle avant J.C., qui si sa phrase « Panta rei « (tout flue) est restée célèbre, a vu le fond de sa pensée profondément minoré, voir oublié.
Héraclite, délaissant mythes et dieux, a saisi et exprimé l’unité foncière de la réalité et son éternité, un point de vue, un sentiment de non-dualité qu’exprimaient aussi sensiblement à la même époque Bouddha, Lao tseu et Tchouang tseu à l’autre bout du monde.

Dans son poème, Parménide (Grèce, V° siècle avant J.C.), affirmait lui aussi dans son poème, par l’intuition et la raison, par son « Il y a et de non-être il n’y a pas «, l’unicité et la plénitude du réel.

Ainsi, dans la Grèce du VI°-V° siècle avant J.C., avec ces deux philosophes, pour la première fois en Occident, une perception du monde, une attitude face au monde, délaissant mythes et dieux, s’étaient exprimées comme une connaissance, comme une saisie globale de la réalité dans sa profondeur.
S’exprimait là, la sagesse d’une union intuitive au monde et un repos plénier à la réalité, en son fond, sans mouvement.

Leurs leçons, très anciennes, profondément incomprises sur ces points, n’ont pas débouché sur la sagesse qu’elles impliquent profondément, c’est à dire un rapport au monde et aux autres plus unitaire, moins conflictuel.

Cette incompréhension a fait se fourvoyer, s’épuiser la philosophie occidentale dans des oppositions, des dualités sans fin.

Elle a aussi fait se créer des substituts incroyablement alambiqués que sont les religions monothéistes qui se sont enfermées dans des dogmes.

Elle a également fait que la science, si elle analyse les éléments et les relations du réel, a tendance encore actuellement, à ne pas intégrer pleinement ces dimensions irréductibles et pourtant raisonnées de la réalité. C’est ainsi que parler d’un début ou d’une fin de « l’Univers «, si l’on sous-entend la réalité plénière, et non notre notre univers limité par l’observation, ne peut avoir de réponse, ni de sens, aussi contre-intuitif que cela puisse paraître.
La saisie profonde de la non-dualité au fond du réel aurait pu amener l’Occident sur une autre voie que celle qu’il a prise, une voie moins d’opposition, moins conflictuelle, où chaque réalité particulière, chaque chose, chaque être est l’expression même du réel dans sa plénitude

Et finalement, c’est peut-être bien la poésie, par une saisie, une expression intuitive, désencombrée, spontanée du monde, débarrassée des quoi et des pourquoi, qui pourrait le mieux faire s’accorder l’homme et son monde.

Il serait juste également de reconnaître que la peinture, dans ses élans les plus profonds, peut elle aussi exprimer, faire ressortir l’intuition de la dimension plénière, unitaire de la réalité, notre nature profonde.

Les poèmes à la fin du recueil sont d’ailleurs une défense de la poésie … et de la peinture aussi.

Cristal (extraits)

 


Eau donnée (mars 2020)

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« Ce recueil, en même temps que de marquer un étonnement ou un émerveillement devant l’étrangeté ou la beauté des choses, essaie de faire ressortir que chaque chose, chaque être est l’expression, la cristallisation, la réponse silencieuse de la réalité plénière, mystérieuse et qui ne peut cesser d’être. Et même si l’on vit les changements et les transformations du monde, l’unité et l’éternité du réel, au fond nos natures profondes, restent toujours présentes.  Pourrait-il d’ailleurs en être autrement ?  Cette perception peut amener un sentiment de plénitude, d’apaisement, de respect ou de joie. Mais elle peut aussi conduire à un sentiment moins conflictuel avec le monde et les autres.
L’attitude générale d’opposition des hommes entre eux, et tous les conflits meurtriers qui vont avec, tient, pour une large part, à une vision limitée d’eux-mêmes et du monde qui les entoure, une vision largement repliée, centrée sur eux-mêmes.
La poésie par ses modes d’expressions, qui bouscule une rationalité étroite, qui peut relier des réalités éloignées, qui peut créer des images nouvelles, faire surgir des sentiments nouveaux ou des intuitions nouvelles, peut participer à une saisie différente, plus large, du monde et peut-être, un peu, à un apaisement du monde.
Les poèmes à la fin du recueil sont d’ailleurs
une défense de la poésie.»
(4e de couverture)




À chaque pas (sept. 2019)
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« Avec ce nouveau recueil, Alain Clastres poursuit sa quête, celle de nous faire découvrir cette profondeur qui gît en chacun pour nous amener à voir les choses telles qu'elles sont à travers sa poétique apaisante.
Si certains passages rendent compte de la brutalité des hommes, c'est avant tout pour mettre l'accent sur l'ignorance de ce qu'ils sont réellement car toujours perdus dans des émotions conflictuelles.
Comme il l'exprime si bien lui-même : " La poésie, parce qu’elle exprime une saisie intuitive, spontanée, par-delà la stricte réflexion, de la réalité plénière, peut participer, un peu, à un apaisement du monde." » (4e de couverture)

Dans ce recueil, si un hommage est rendu, pour sa très grande profondeur, à Pang Yun ( laïc zen, 740-808, Chine ), le recueil évoque aussi, la fureur, la violence meutrière des hommes depuis l’aube des temps.
Peut-être la poésie, en essayant de saisir la plénitude du réel, peut-elle participer, un peu, à apaiser l’aveuglement destructeur qui peut nous traverser ?

Photo de couverture : Chantal Clastres

Extrait :

Hiver, froid gris
Blanc pur
Toutes premières fleurs
d'un cerisier

Jaune pâle
premières primevères
tremblantes
dans le vent d'hiver

Sentier
Au pied de l'arbre
encore dénudé
herbe déjà poussée
Mauve, jaune, blanc
le jaillissement
des crocus !


 

Besoin d’infini (mars 2019)

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ISBN/EAN : 978-2-37355-282-9 (13 €)

« Avec ce nouveau recueil, Alain Clastres observe la nature et descend en lui-même grâce à un questionnement qui, peu à peu, prend la forme d'un lâcher prise. Ce besoin d'infini est déjà en nous, il ne cesse de nous appeler dans cette ouverture sans nom qui porte les réponses informulables puisqu'elle est le noyau de notre être non conceptuel. Les poèmes d'Alain Clastres résonnent profondément par leur simplicité et leur absence d'effet qui emmènent par l'observation le silence au-delà des mots.» (4e de couverture)

Cause originelle ?
De rien ?
D’elle-même ?
D’une autre cause ?
Non-sens !

À jamais
sans réponse

« Dans ce recueil, un des sentiments, une des idées est ce besoin d’infini que l’on peut ressentir, cet infini qui nous constitue, comme il constitue toutes choses, la dimension au fond à laquelle nous appartenons pleinement, mais qu’il est souvent difficile de sentir, de saisir dans l’immédiateté, le brouhaha de la vie quotidienne et qui peut nous laisser un sentiment d’isolement ou de manque.

Un des sentiments, une des idées aussi est que la porte de cet infini est déjà là, dans chaque chose, dans chaque être et qu’il est bien vain de vouloir l’atteindre dans des projets pharaoniques, des conquêtes ou des utopies, le plus souvent meurtrières.

La marginalisation extrême de la poésie d’aujourd’hui par les médias est malheureusement le révélateur d’une perte importante d’une dimension du réel et, de fait, d’un malaise général.

Le court terme, la surface et l’immédiat ne peuvent bien évidemment pas suffire à la dimension plénière du réel.

Les poèmes à la fin du recueil sont une défense de la poésie.»


 

En chemin (2018)

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« Le recueil s’ouvre sur un hommage à trois philosophes, deux philosophes de la Grèce antique, Parménide et Pyrrhon, et un philosophe de l’Inde ancienne, Nagarjuna, dont les philosophies, entre autres, traversent les poèmes de ce recueil. La vingtaine de poèmes à la fin du recueil sont une défense de la poésie. »

« Alain Clastres est un poète à part dans le sens où il n’explique pas ce qu’il est, mais ce que nous sommes en notre profondeur qui vient du sans-nom. Ce silence qui est toujours là, quoi que nous fassions, il nous invite à le sentir dans la présence de la nature, en en soulignant parfois un détail qui fait mouche à la manière des haïkus.

Il en va de même lorsque ce poète nous parle d’art pictural, de musique ou de poésie , il parvient à la fois à être objectif ou plutôt sans discours émotionnel, comme pour toucher l’essentiel, dans la simplicité des mots qui résonnent en nous.

Sa poétique tend vers le dépassement des concepts et ne s’attache qu’à la source de notre silence. Alain Clastres questionne, mais ne donne jamais de réponse, peut-être justement parce que la question est la réponse elle-même. »


 

Silencieux (2017)

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Dans ce recueil, les trois premiers poèmes sont un hommage à l’art des Aborigènes, un peuple arrivé il y a plus de 65 000 ans en Australie.
Les deux premiers poèmes sont sur l’art rupestre des Aborigènes du Kimberley, un art peu connu en Europe. Le Kimberley est une région du nord-ouest de l’Australie, rocheuse, semi-désertique, grande comme les 4/5 de la France et très peu peuplée ( environ 40 000 personnes ! ). Ces peintures ( face et dos de couverture ) sont très anciennes et souvent extrêment isolées et difficiles d’accès.
Dans ce recueil également, plusieurs poèmes sont sur la poésie, la peinture et la musique aussi.

Extrait :

Sur la roche
Faces blanches
yeux noirs, grands ouverts
sans bouches
Depus des siècles et des
siècles
silencieux
les "Wandjinas"
regardent le monde


 

Entendre le monde (2016)

Entendre le monde couv

Dans ce recueil, trois poèmes sont un hommage à Malévitch pour la profondeur de sa peinture et de ses écrits, en particulier, son livre » somme « : « Le Suprématisme. Le monde en tant que sans objet ou le repos éternel «, écrit en 1922 et dont la publication n’a été faite en Russie qu’en … 2000 ( ! ) et la traduction et publication en France en 2011.
Il s’agit d’une oeuvre de pure philosophie où « la plume aigüe a remplacé le pinceau ébouriffé « ( dixit ).
Dans ce recueil également, quelques poèmes sont sur la poésie, sur la peinture et la musique aussi.

Extrait :

Bord de mer
Clapot léger, régulier
s'éployant
Chuintement doux
sur le sable
Souffle du vent

Clapot régulier
Milliards d'années

Vaguelettes frémissantes
glissantes
comme vivantes


 

Marcher joyeux (2015)

Marcher joyeux couv

Dans ce recueil, un certain nombre de poèmes sont plus généraux, plus abstraits que dans le recueil précédent, « Brume légère dans le vent «, avec notamment des poèmes … sur la poésie, sur la peinture aussi, entre autres, avant de revenir au concret immédiat, au moment présent, moment qui cristallise tout le réel et l’ouvre à sa dimension d’infini.

Extrait :

Marcher joyeux
sur le chemin
sans chemin

Fleur levée
Sourire léger

Bodhisattva
Coeurs accordés
Chant du monde


 

Brume légère dans le vent (2014)

Brume legere couv

La science ne pouvant connaître, ni la cause, ni la fin de ce qui est, les religions mettant un mot sur ce qui ne peut être défini, la philosophie ne pouvant dire le monde que par concepts, la poésie, par sa valeur allusive, est, peut-être, une des voies d’accord plus plénier à l’étrangeté du réel.
Mêlant émotions, sentiments et réflexions, les poèmes de ce recueil essaient d’être une attention au moment présent, moment qui cristallise tout le réel et l’ouvre à sa plénitude.
Dans l’étonnement du monde, de son flux, de sa diversité, de sa complexité, une interrogation sur ce qui est, qui est tout ce qui est, montre qu’il ne peut ni venir, ni aller quelque part, puisqu’il est tout ce qui est, pas plus mouvement que non mouvement, plénitude indicible, au-delà de tout concept, de toute loi.
Etant soi-même ce qui est, comme tout être, comme toute chose, d’emblée de plain-pied dans la totalité du réel, chaque chose résonnant de l’ampleur de l’infini, un sentiment de manque et de séparation s’évanouit.
Apaisé, ne reste plus alors qu’une joie amusée, intriguée dans l’étrangeté et l’infini du monde.
Ces poèmes sont ainsi une invite à partager ces moments d’étonnement et de plaisir du monde.

Extrait :

Fraîcheur de l'air
Dans le ciel des nuages passent
tranquilles, sans questions

Eau claire
Clapotis léger des vagues
Rien que cela

Plage déserte
Sans fin
le roulement des vagues


Mise en ligne de cette page : 31.10.2020 par Nathalie Cousin alias La souris curieuse. Tous remerciements à Alain Clastres. Maj 5.01.2020 ; 29.02.2020 ; 21.03.2020 ; 31.10.2020 ; 18.09.2021 ; 19.03.2022 ; 30.09.22 ; 25.02.23 ; 29.03.23

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