Alain Clastres

 

BIBLIOGRAPHIE

Articles sur la poésie

Alain Clastres, "Poésie, voie de l'infini, voie de la plénitude", dans Revue européenne de recherches sur la poésie, 2019, n°5, Classiques Garnier, © 2020, p. 133-135. ISBN 978-2-406-10066-9. (Reproduction et diffusion interdites).

"L'article est une défense de la poésie en même temps qu’un hommage à Parménide pour son profond poème." (Alain Clastres)

Résumé : "Face à la réalité mystérieuse, où aucune question de fond ne pourra jamais être élucidée, la poésie par ses procédures d’expression et par la profondeur infinie de sa démarche peut amener à une perception nouvelle du monde, ouvrir à la dimension plénière du réel et amener par-là un apaisement, un accord au monde." ( classiques-garnier.com/revue-europeenne-de-recherches-sur-la-poesie-2019-n-5-varia-poesie-voie-de-l-infini-voie-de-la-plenitude.html )

Recueils de poèmes

Les recueils d'Alain Clastres suivants sont parus aux éditions Unicité (3 sente des Vignes, 91530 Saint-Chéron. Tél. 06.23.86.73.83)


 

Flamboiement (2021)

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Le recueil s’ouvre sur un hommage à Anaximandre, philosophe grec du VI° siècle avant J.C., qui, lui-aussi comme Parménide et Héraclite, a cherché à saisir, à comprendre la réalité profonde du monde, délaissant mythes et dieux, démarche alors audacieuse.
Sa saisie intuitive a d’emblée porté sur la globalité du réel, qu’il a bien ressenti infinie, indéfinie, éternelle dans ses transformations incessantes. Cette réalité mystérieuse, il la nommait « Apeiron «, en grec. On peut tout à fait la rapprocher du « Tao » de Lao-Tseu à la même époque, mais à l’autre bout du monde !
Avec ces trois philosophes grecs, au VI°-V° siècle avant J.C., pour la première fois en Occident, naissait une saisie globale intuitive et raisonnée de la réalité, qui n’excluait pas ses transformations internes et où mythes et dieux n’apparaissaient plus nécessaires pour saisir la réalité.
Mais les leçons profondes d’une telle vision nouvelle du monde n’ont pas été tirées, elles n’ont pas débouché sur la sagesse qu’elle implique. L’infini, l’indéfini, l’indéterminé, l’unicité, l’éternité de la réalité n’ont pas été intégrés dans une vie débarrassée des mythes et croyances avec leur cortège d’oppositions, en apparence irréductibles, et ont fait s’affronter, se dominer les hommes, leur nature profonde, pourtant sous leurs yeux, leur échappant.
Redécouvrir profondément ces trois philosophes serait grandement d’actualité !
L’Occident a vu les hommes depuis plus de deux mille ans s’épuiser entre dogmes et rationalité réductrice, sans laisser vivre la part d’infinité, d’indéterminé, et par là même, de liberté qui est en eux.
La science la plus actuelle retrouve ces intuitions profondes dans l’indétermination, l’indécidable, l’indémontrable de nombres d’aspects de la réalité. Ce qui est déjà un nouvel acquis.
Mais le véritable acquis, serait de mettre l’infini, l’indéfini au cœur de nos vies, c’est-à-dire, en fait, la liberté qui est au cœur même de la vie. Nombres de doctrines, nombres d’Etats prétendant détenir la vérité du monde ou de l’histoire, ont une haine viscérale de la liberté, qui les conteste. Avec la redoutable efficacité des nouveaux moyens de « l’Intelligence » artificielle certains Etats développent un contrôle terrifiant, finalement asservissant, de leurs populations. Leur volonté d’hégémonie peut réellement inquiéter.
La poésie, qui a, en son cœur même, l’irrépressible, le spontané, la liberté de la vie, peut participer à préserver nos vies. Les dictatures et les totalitarismes n’ont jamais fait bon ménage avec la poésie.


 

Cristal (octobre 2020)

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Le recueil s’ouvre sur un hommage à Héraclite, philosophe grec du VIe-Ve siècle avant J.C., qui si sa phrase « Panta rei « (tout flue) est restée célèbre, a vu le fond de sa pensée profondément minoré, voir oublié.
Héraclite, délaissant mythes et dieux, a saisi et exprimé l’unité foncière de la réalité et son éternité, un point de vue, un sentiment de non-dualité qu’exprimaient aussi sensiblement à la même époque Bouddha, Lao tseu et Tchouang tseu à l’autre bout du monde.

Dans son poème, Parménide (Grèce, V° siècle avant J.C.), affirmait lui aussi dans son poème, par l’intuition et la raison, par son « Il y a et de non-être il n’y a pas «, l’unicité et la plénitude du réel.

Ainsi, dans la Grèce du VI°-V° siècle avant J.C., avec ces deux philosophes, pour la première fois en Occident, une perception du monde, une attitude face au monde, délaissant mythes et dieux, s’étaient exprimées comme une connaissance, comme une saisie globale de la réalité dans sa profondeur.
S’exprimait là, la sagesse d’une union intuitive au monde et un repos plénier à la réalité, en son fond, sans mouvement.

Leurs leçons, très anciennes, profondément incomprises sur ces points, n’ont pas débouché sur la sagesse qu’elles impliquent profondément, c’est à dire un rapport au monde et aux autres plus unitaire, moins conflictuel.

Cette incompréhension a fait se fourvoyer, s’épuiser la philosophie occidentale dans des oppositions, des dualités sans fin.

Elle a aussi fait se créer des substituts incroyablement alambiqués que sont les religions monothéistes qui se sont enfermées dans des dogmes.

Elle a également fait que la science, si elle analyse les éléments et les relations du réel, a tendance encore actuellement, à ne pas intégrer pleinement ces dimensions irréductibles et pourtant raisonnées de la réalité. C’est ainsi que parler d’un début ou d’une fin de « l’Univers «, si l’on sous-entend la réalité plénière, et non notre notre univers limité par l’observation, ne peut avoir de réponse, ni de sens, aussi contre-intuitif que cela puisse paraître.

La saisie profonde de la non-dualité au fond du réel aurait pu amener l’Occident sur une autre voie que celle qu’il a prise, une voie moins d’opposition, moins conflictuelle, où chaque réalité particulière, chaque chose, chaque être est l’expression même du réel dans sa plénitude

Et finalement, c’est peut-être bien la poésie, par une saisie, une expression intuitive, désencombrée, spontanée du monde, débarrassée des quoi et des pourquoi, qui pourrait le mieux faire s’accorder l’homme et son monde.

Il serait juste également de reconnaître que la peinture, dans ses élans les plus profonds, peut elle aussi exprimer, faire ressortir l’intuition de la dimension plénière, unitaire de la réalité, notre nature profonde.

Les poèmes à la fin du recueil sont d’ailleurs une défense de la poésie … et de la peinture aussi.

 

Cristal (extraits)

 


Eau donnée (mars 2020)

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« Ce recueil, en même temps que de marquer un étonnement ou un émerveillement devant l’étrangeté ou la beauté des choses, essaie de faire ressortir que chaque chose, chaque être est l’expression, la cristallisation, la réponse silencieuse de la réalité plénière, mystérieuse et qui ne peut cesser d’être. Et même si l’on vit les changements et les transformations du monde, l’unité et l’éternité du réel, au fond nos natures profondes, restent toujours présentes.  Pourrait-il d’ailleurs en être autrement ?  Cette perception peut amener un sentiment de plénitude, d’apaisement, de respect ou de joie. Mais elle peut aussi conduire à un sentiment moins conflictuel avec le monde et les autres.
L’attitude générale d’opposition des hommes entre eux, et tous les conflits meurtriers qui vont avec, tient, pour une large part, à une vision limitée d’eux-mêmes et du monde qui les entoure, une vision largement repliée, centrée sur eux-mêmes.
La poésie par ses modes d’expressions, qui bouscule une rationalité étroite, qui peut relier des réalités éloignées, qui peut créer des images nouvelles, faire surgir des sentiments nouveaux ou des intuitions nouvelles, peut participer à une saisie différente, plus large, du monde et peut-être, un peu, à un apaisement du monde.
Les poèmes à la fin du recueil sont d’ailleurs
une défense de la poésie.»
(4e de couverture)




À chaque pas (sept. 2019)
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« Avec ce nouveau recueil, Alain Clastres poursuit sa quête, celle de nous faire découvrir cette profondeur qui gît en chacun pour nous amener à voir les choses telles qu'elles sont à travers sa poétique apaisante.
Si certains passages rendent compte de la brutalité des hommes, c'est avant tout pour mettre l'accent sur l'ignorance de ce qu'ils sont réellement car toujours perdus dans des émotions conflictuelles.
Comme il l'exprime si bien lui-même : " La poésie, parce qu’elle exprime une saisie intuitive, spontanée, par-delà la stricte réflexion, de la réalité plénière, peut participer, un peu, à un apaisement du monde." » (4e de couverture)

Photo de couveture : Chantal Clastres


 

Besoin d’infini (mars 2019)

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ISBN/EAN : 978-2-37355-282-9 (13 €)

« Avec ce nouveau recueil, Alain Clastres observe la nature et descend en lui-même grâce à un questionnement qui, peu à peu, prend la forme d'un lâcher prise. Ce besoin d'infini est déjà en nous, il ne cesse de nous appeler dans cette ouverture sans nom qui porte les réponses informulables puisqu'elle est le noyau de notre être non conceptuel. Les poèmes d'Alain Clastres résonnent profondément par leur simplicité et leur absence d'effet qui emmènent par l'observation le silence au-delà des mots.» (4e de couverture)

Cause originelle ?
De rien ?
D’elle-même ?
D’une autre cause ?
Non-sens !

À jamais
sans réponse

« Dans ce recueil, un des sentiments, une des idées est ce besoin d’infini que l’on peut ressentir, cet infini qui nous constitue, comme il constitue toutes choses, la dimension au fond à laquelle nous appartenons pleinement, mais qu’il est souvent difficile de sentir, de saisir dans l’immédiateté, le brouhaha de la vie quotidienne et qui peut nous laisser un sentiment d’isolement ou de manque.

Un des sentiments, une des idées aussi est que la porte de cet infini est déjà là, dans chaque chose, dans chaque être et qu’il est bien vain de vouloir l’atteindre dans des projets pharaoniques, des conquêtes ou des utopies, le plus souvent meurtrières.

La marginalisation extrême de la poésie d’aujourd’hui par les médias est malheureusement le révélateur d’une perte importante d’une dimension du réel et, de fait, d’un malaise général.

Le court terme, la surface et l’immédiat ne peuvent bien évidemment pas suffire à la dimension plénière du réel.

Les poèmes à la fin du recueil sont une défense de la poésie.»


 

En chemin (2018)

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« Le recueil s’ouvre sur un hommage à trois philosophes, deux philosophes de la Grèce antique, Parménide et Pyrrhon, et un philosophe de l’Inde ancienne, Nagarjuna, dont les philosophies, entre autres, traversent les poèmes de ce recueil. La vingtaine de poèmes à la fin du recueil sont une défense de la poésie. »

« Alain Clastres est un poète à part dans le sens où il n’explique pas ce qu’il est, mais ce que nous sommes en notre profondeur qui vient du sans-nom. Ce silence qui est toujours là, quoi que nous fassions, il nous invite à le sentir dans la présence de la nature, en en soulignant parfois un détail qui fait mouche à la manière des haïkus.

Il en va de même lorsque ce poète nous parle d’art pictural, de musique ou de poésie , il parvient à la fois à être objectif ou plutôt sans discours émotionnel, comme pour toucher l’essentiel, dans la simplicité des mots qui résonnent en nous.

Sa poétique tend vers le dépassement des concepts et ne s’attache qu’à la source de notre silence. Alain Clastres questionne, mais ne donne jamais de réponse, peut-être justement parce que la question est la réponse elle-même. »


 

Silencieux (2017)

Entendre le monde (2016)

Marcher joyeux (2015)

Brume légère dans le vent (2014)


Mise en ligne de cette page : 31.10.2020 par La souris curieuse. Tous remerciements à Alain Clastres. Maj 5.01.2020 ; 29.02.2020 ; 21.03.2020 ; 31.10.2020 ; 16.06.2021