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Coucher du jour

Le jour s’enfuit rouge de honte.
Le soleil meurt à l’horizon.
Un merle piaille et me raconte
Le faux départ des oisillons.

Agressive, la pie moqueuse
Jacasse en défendant son nid.
Celle qu’on nomme la voleuse
Veille et protège ses petits.

Quelques mulots retardataires
S’engouffrent sous le tas de bois
Regagnant vite leur repaire
Pour une nuit, pour une fois.

Car la hulotte, à son réveil,
Pour son dîner cherche une proie.
Parmi la gente qui sommeille
Son cri plaintif sème l’effroi.

Très timide, le hérisson
Se risque alors hors de sa cache,
Se tapit dans l’herbe et buisson
Mais il tient que nul ne le sache.

Puis, le soir gagne la prairie,
La couvre d’un épais manteau
Où chacun y trouve un abri
Les hommes et les animaux.

Comme la mort est un pan de vie
Le jour ne brille que pour la nuit.

Jacquot
Poème publié dans L’Ouvre Boîte à Poèmes,
n° 97, février 2012, p. 33.


Mise en ligne : 17.11.19