MPLC

Même au cœur de la nuit je déniche des caches.

Pour purger la région je me suis mis en chasse.

Les indices le soir sont maigres et sont rares.

Je progresse au hasard aveuglé par les phares.

 

Moldus ne craignez rien de ces masses de choses

Perdues pour vous mais que ceux qui savent déposent

Loin de tout, parmi vous, invisibles trésors

Cachés un peu partout, au milieu du décor,

 

Mais qui seront trouvés mille fois c’est certain

Par ces autres qui croient, qui fouillent les recoins,

Les murs troués des ponts et le dessous des pierres,

Célébrant par le jeu du monde le mystère.

 

Merci armée ami, forces vives de l’ombre

Par qui l’énigme croit en inventions sans nombre.

La quête est infinie, elle n’a pas de borne,

Cependant que ce soir la traque était énorme !

 

Mal en point d’avoir trop couru ou travaillé,

Persuadé d’avoir en la lune une alliée,

Le long de l’aqueduc ma main s’est promenée

Contre la pierre nue, jusqu’au petit carnet.

 

Magnifique virée : la douceur de Décembre

Permet ces fantaisies tout autour de ma chambre.

La région c’est Sophia, Nice-Valbonne-Antibes,

Camaïeu de beautés que les secrets imbibent.

 

Ma religion est faite, je suis sur le qui-vive

Par le grand esprit des chercheurs fous qui avive

Le feu sacré en moi. Focalisé sur la

Cachette de demain, j’étreins mon matelas.

 

Malheur à moi l’oiseau s’est envolé du nid.

Personne, j’officie seul en catimini,

Pour la gloire de rien, l’amour de la bidouille…

Cependant ce matin je suis rentré bredouille !

 

Maintenance forcée ou coup de la brigade ?

Peine perdue, quoiqu’on fasse on demeure en rade,

Livrés aux sentiments terribles de l’échec

Consommé. Stoppé net au seuil d’une conquête.

 

Multipliant les plans je repars en campagne

Par les places au soleil, car la passion me gagne,

Les panneaux, les lavoirs, les cavités des villes,

Continuellement traquant l’objet futile.

 

Mais on ne s’extrait pas d’une telle séquence…

Patiemment on attend une nouvelle chance.

Les garces était là, à portée de la main,

Contenants dérobés à la vue des humains,

 

Malignement dissimulée dessous la tôle,

Portée par son aimant, jouant à fond son rôle,

Libérée un instant par ma persévérance,

Compostée, déflorée puis remise en souffrance.

 

Micro, nano, multi, que sais-je de ces choses ?

Par devers qui, jusqu’où, comment, à quelle dose ?

Les voyageurs de bois voyagent infiniment

Circulant librement sans effort apparent.

 

Mignon homme ensaché, le mien se prénomine

P’tit Santon. Il attend patiemment. Je devine

Les fourmis dans ses jambes, posé sur mon bureau,

Clairement en transit, en attente d’un saut.

 

Moi j’écume le Sud, j’enchaine les nuits blanches,

Profite de l’instant, câline un peu la chance.

La fin du monde est proche ou lointaine, dit-on,

Claire et Yannick demain, changement de passion !

Aymeric de L'Hermuzière,
poème aimablement communiqué par l'auteur,
que nous remercions.
Mise en ligne : 15 avril 2013