Mon p’tit René

Grandes vacances au pays de notre famille, de René BATTAIS à Dompierre du chemin, Ille et Vilaine.
Je suis Fernande, la cousine germaine de René ; j’ai 4 ans de plus que lui, d’où « Mon p’tit René ».
Avant ses 5-6 ans, sa famille passait voir les familles bretonnes : sa grand-mère et  les deux sœurs de son père, Marie, ma mère et Clémentine.
René grandissant, il restait en vacances, lui dans le bas du bourg, chez notre tante Clémentine, moi chez notre grand-mère dans le haut du bourg. Nous nous retrouvions pour jouer dans le bas du bourg chez notre tante Clémentine, boulangère.
Nos lieux de jeux :
-    Le jardin derrière la maison : une jolie tonnelle au fond du jardin, ombragée par un chêne du champ derrière ; nous y étions heureux : jeux de dominos et fabrication de « pain » ! Dans une grande gamelle, on touillait de la terre avec de l’eau, on faisait des pains de toutes les formes possibles, on les plaçait sur des ardoises qui trainaient par là et on les mettait « à cuire » dans les interstices des murs « au soleil ». On allait souvent voir les ouvriers travailler dans le fournil, donc on « savait » travailler ! le grand pétrin nous impressionnait ! qui de nous deux est devenu boulanger ? Aucun, et le fournil a été détruit pour en faire une salle de restaurant ! donc « notre »  four, « notre » pétrin ont disparu. Regrets. Le café-restaurant est tenu par un cousin éloigné.
-    Longeant le jardin, on s’en allait le long de la voie ferrée, un petit chemin très agréable pour des promenades ; les employés de la gare nous saluaient ; on ramenait des fleurs, des pissenlits ; les premières mûres étaient savoureuses.
-    La halle au blé, autre endroit très prisé ; la halle était remplie de sacs de blé et on avait le droit d’y jouer, l’on s’y amusait comme des fous : on sautait d’un sac à l’autre, on se cachait, on tombait, on criait : lieu de défouloir. Que du bonheur !  Un jour, un sac a laissé échapper des grains et on s’est débrouillé pour le refermer.
Mon cher René, il faut que tu « partes » pour que je parle de cette période et cela sur la demande de ma fille Michelle, pour te rendre hommage.
BONHEUR DE CE TEMPS, TRISTESSE DE MAINTENANT.
Détails : dans la famille, Toi et Moi étions les seuls à être blonds, le teint clair et fragile, yeux bleus.

Fernande CHEVALIER, née Battais
Août 2013

(texte aimablement communiqué par Michelle Chevalier,  juin 2016)


mise en ligne de cette page : 24.6.2016