C. Gérard. Vagabondage

 

ANNONCE DE PARUTION

 

CATHERINE-NADEGE GÉRARD

Vagabondage

Paris, Éditions Complicités, 2020, 91 p.

ISBN 978-2-3512-0307-1. (10 €)

Site de l’éditeur : https://www.editions-complicites.fr

 

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"Catherine Gérard, poète montmartroise, capture d’une plume légère et fluide, impressions, images et scènes de la vie, sur des thèmes qui la touchent, le plus souvent improvisés. Vagabondage est son septième recueil.
Simple, discrète et artiste, Catherine Gérard est à l’écoute de sa petite voix, en résonance avec le monde. Elle crée une poésie empreinte d’humour, d’espoir et de délicatesse."

Voir sur le site de l’éditeur


L’âme vagabonde,
Je me promène dans
Une aquarelle de Sacha
Au milieu des coquelicots
Et des prés de colza
Des blés, et les tapisseries
En patchwork
Se déroulent sous mes pas
L’âme vagabonde
Je me promène dans
Une aquarelle de Sacha
Où quelques maisonnettes
Ponctuent ce merveilleux
Paysage champêtre
En « variation orange »


 

NOTE DE LECTURE

par Nathalie Cousin

« Le kaléidoscope de la vie1 »

Au pays des merveilles de Catherine-Nadège Gérard, il fait bon vagabonder au rythme de ses paysages doux, chauds et colorés, à l’image de l’île paradisiaque de Karukera (Antilles) « au cœur de l’Océan » où une petite sirène « ondule parmi les coraux » (p. 19). Vagabonder, c’est s’envoler dans l’imaginaire, avec «  la grâce du colibri » (p. 19), « sur les ailes de l’ange » (p. 17), ou celles de « Pégase / Cheval oiseau » (p. 21). C’est prendre un bol d’air frais, une cure de jouvence « En rêvant aux aurores boréales / Au bord des lacs suédois / Et l’on songe aux / Oies sauvages, aux forêts noires / À Nils Holgersson et / Ses fabuleux voyages… » (La marionnée, p. 50).

Tout cela est rendu possible grâce à l’écriture fluide et aérienne de Catherine-Nadège Gérard. Sans se prendre au sérieux, comme ce savant admettant sagement qu’il ne sait rien (La connaissance ?, p. 64), elle teinte d’humour espiègle certains de ses poèmes « Pour faire rire / En jouant avec les mots ». Cela peut l’entraîner jusqu’à un pittoresque Voyage en absurdie (p. 16) où le non-sens frôle le multi-sens (La raie, p. 33-34) au gré des homonymies (chaud / « Show show / Le soleil / Au Casino » (Le soleil, p. 71). Humour encore dans l’histoire de Monsieur Mille-Pattes (Le pied, p. 85-86) : notre poète s’adresse à tous, petits et grands peuvent y trouver leur compte, ou leur comptine ! Jeu de marionnettes ou cadavres exquis (Un petit tour, p. 55), contes et fables, légendes et mythes revisités (Mélusine, p. 48, La Chaussée des Géants, p. 58), ces vagabondages réservent de jolies surprises par le pouvoir de l’imagination et de l’improvisation, portes ouvertes sur l’imprévu, les métaphores et les métamorphoses, ainsi quand des cailloux dans un soulier deviennent des pierres précieuses (Petite merveille, p. 9). Et quand un trou de mite devient « Le puits sans fond / Dans lequel / Le lapin blanc et Alice / Vont tomber », puis « gigantesque trou noir » (Le vide, p. 62), Catherine-Nadège Gérard trouve la solution pour dissiper les moments de tristesse et de nostalgie : « Si je transformais / Ce qui m'entoure / Si demain était / Un autre jour / Plus coloré, / Plus drôle, / Sublime en tout / Sage résolution » (Les bonnes résolutions, p. 80).

Croquer chaque instant de la vie dans sa beauté et sa fragilité, goûter les saveurs de l’instant présent, douceur du chocolat, - « Une saveur / Une lueur / Sur mon palais / Des mille et / Une nuits » - (Le chocolat, p. 47), petit pot de miel (p. 42), humer « le parfum du bonheur » (Le jardin des senteurs, p. 23), telle est la philosophie de Catherine-Nadège Gérard pour garder intact l’émerveillement de l’enfance et poursuivre sa quête de beauté et d’absolu : « Seul l'artiste / Traquant la beauté / Poursuit sa quête / Indéfiniment / Pour que l'espoir demeure » (La beauté et le crapaud, p. 54).

Les arts sont très présents dans Vagabondage, la peinture, avec la belle illustration de Myriam Withers ou le rappel d’une aquarelle « en patchwork » de Sacha (qui faisait la couverture du précédent recueil, Un précieux murmure) la musique, la danse et le ballet, la photographie (Une ville, la nuit, p. 81-82). Célébrant aussi la nature, les couleurs de l’arc-en-ciel, le rythme des saisons, « l’intelligence des nuages » (Histoire d’eau, p. 14), Catherine-Nadège Gérard ne cesse de « chanter la vie » (Nativité, p. 83) sous toutes ses formes, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, consciente d’être elle-même « un petit grain de sable » qui « s’interroge / Sur le désert infini » (Le temps…, p. 61). « C’est un sourire / De la femme / Vers son enfant / Né du jour / Le commencement / C’est toutes ces pièces / Du kaléidoscope de la vie / Enfin réunies ». (Le commencement, p. 52)

Notes

1. Tout à fait fortuitement, Le kaléidoscope de la vie est aussi le titre d'un ouvrage de Maria T Carlevaris, Société des écrivains, Témoignage édition, 2016.


Mise en ligne de cette page : 14.03.21 par N. Cousin, la souris curieuse. MAJ 30.03.21 (note de lecture). Remerciements à Catherine-Nadège Gérard.

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