F. Tchartiloglou

 

 

Françoise Tchartiloglou, Poèmes de l’arc-en-ciel,
Saint-Martin-de-Nigelles,
Flammes Vives, 2020,
55 p. 978-2-36550-164-4 (15 €)

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Tchartiloglou poemes arc en ciel

 

 

Ce recueil permet de distinguer l’éclat de plusieurs facettes de la poésie.

Convergent ainsi les voix du cœur, de l’intuition, de l’émotion, de la raison, pour essayer de percevoir l’avenir d’une autre manière, en ces temps aussi difficiles qu’incertains.

Ce sont les arts qui illuminent l’âme et Françoise TCHARTILOGLOU nous montre que la poésie est essentielle et constitue un art thérapeutique puissant.

Les « Poèmes de l’arc-en-ciel », chères lectrices, chers lecteurs, constituent une bienfaisante source de réconfort, bien nécessaire en ces temps agités.

Claude PROUVOST
Président de Flammes Vives


 

Note de lecture

Par Nathalie Cousin

Françoise Tchartiloglou se montre égale à elle-même dans ce nouveau recueil, elle qui en a écrit une vingtaine. Résolument optimiste, elle clame sans relâche sa soif de liberté, d’amour, de vérité, de justice, de rêve, de bonheur, de paix, d’espoir…

Elle se bat contre les injustices, le désespoir, la violence, la souffrance. « La poésie est résistante » (…) « Il ne faut pas se résigner » écrit-elle dans un poème en hommage au poète philosophe Benjamin Fondane mort à Auschwitz en 1944. Elle défend également la mémoire de la championne sportive, lesbienne, Violette Morris (1893-1944) qui fit scandale à son époque. Elle-même, Françoise Tchartiloglou, reprend à son compte la lutte pour le droit à la différence : «  Être conforme ou non telle est la question. / Je vis ma vie de toute ma différence, / Je vis ma vie de toute ma préférence » (Alerte, p. 24)

Françoise Tchartiloglou dénonce les maux qui touchent nos sociétés actuelles et l’indifférence générale qui les accompagnent trop souvent, par exemple l’enfer que vivent les migrants en mer : elle entend le cri de détresse d’une clandestine : « Moi qui suis un problème / N'y a-t-il que la mort comme solution ? (…) Je ne veux pas mourir ainsi, / Je ne veux pas de cette mort déshonorante, // Qui me sauvera ? » (S.O.S., p. 17).

Face à « la joueuse solitaire [qui] vit la vie sans la vie » (La joueuse de jeux vidéo, p. 39), face à la « la vie artificielle » qu’est la télé (Canal pleurs, p. 27), face au « Web for ever ! », à « L'humanité [qui] perd son humanité … (Tout bien réfléchi, p. 28), « sous le masque à subir l’existence », et face au « monde prisonnier des bases de données » (Pour que le monde soit heureux, p. 32), « il faut inventer la vraie vie » (La plupart du temps, p. 23), l’amour, le rêve. « Ensemble chassons les nuages noirs… »

Également peintre, Françoise Tchartiloglou empreint sa poésie des couleurs de l’arc-en-ciel pour traduire ses sentiments et ses états d’âme : « Vert émeraude / Tout Mon Amour // Bleu Outremer / Tout Mon espoir // Noir de pêche / Mon désespoir // Violet de cobalt // Ma mélancolie // Rouge d'Alizarine /Ma révolte » (Création, p. 25). Pour elle, « les couleurs, / (…) sont comme la musique aux mille vibrations » (Les couleurs en liberté, p. 50). Comme la poésie et la peinture, la musique est propice pour elle à la rêverie et une sonate jouée par une belle violoniste lui suffit de « [s]’embarque[r] ailleurs définitivement. » (La violoniste, p. 36)

Ces Poèmes de l’arc-en-ciel font presque figure de manifeste : « Cramponne-toi au poème les mots ont un pouvoir / insoupçonnable » (Désillusion, p. 44). Sans tout dévoiler des « chemins secrets » (Peur sur la terre, p. 48) où nous entraîne Françoise Tchartiloglou, écoutons son credo : « J'ai l'idée d'une liberté spirituelle, / Parce qu'il faut bien que ça change, / On ne peut pas étouffer le ciel indéfiniment, / Je veux une victoire, // Le droit de t'aimer. » (Poème de l’arc-en-ciel, p. 43)

11 janvier 2021

 


Page créée et mise en ligne le 11.01.2021. Remerciements à Françoise Tchartiloglou.

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