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J.-F. Blavin, Oscillations vagabondes au crépuscule

ANNONCE DE PARUTION

Jean-François Blavin,

Oscillations vagabondes au crépuscule,

préface de Laurent Desvoux D’Yrek ; dessins originaux de Nicole Durand,

Saint-Chéron, Éditions Unicité, © 2020, 94 p.

ISBN/EAN : 978-2-37355-444-1. [13 €]

Contact : Jean-François Blavin jfblavin [at] gmail.com

http://editions-unicite.fr/auteurs/BLAVIN-Jean-Francois/oscillations-vagabondes-au-crepuscule/index.php

Blavin oscillations couv redim

Impressions de lecture

par Nathalie Cousin

 

Comment présenter ce onzième livre de poésie de Jean-François Blavin après l’imposante et brillante préface signée Laurent Desvoux D’Yrek, à laquelle il me semble ne rien pouvoir ajouter qui ne soit déjà si bien dit ? Quelques lignes suffiront dès lors à condenser mes propres impressions de lecture…

« Quérir encor plus loin la source
Tâche opiniâtre du poète
Et perpétuel travail d’Hercule. »

De café en café, de printemps en hivers (« dans le convoi lent des saisons »), d’aubes et « radieux matins » en baudelairiens crépuscules, Jean-François Blavin nous invite à le suivre dans ses Oscillations vagabondes au rythme de ses poèmes « aux rimes flottantes », nous entraînant dans son sillage, entre « réel ou extase onirique », mélancolie ou ravissement, Enfers ou Jardin d’Éden, quand les fantômes du passé projettent leurs ombres jusque dans le présent et l’avenir.

Un grand charme se dégage de l’ensemble de ces poèmes, en accord avec les dessins de Nicole Durand, tout en volutes houleuses, voluptueuses, et en harmonies colorées.

Ce nouveau recueil de Jean-François Blavin et Nicole Durand s’inscrit dans la continuité des précédents par les thèmes, le style volontiers descriptif, et le véritable rituel que le poète a instauré en écrivant, sauf exceptions, toujours au même endroit, le Bistrot Hall 1900 à Paris. Le fait même de mentionner ces lieux (Paris et alentours, mais aussi Saint-Malo, Briançon, jusqu’au sommet du mont Gornergrat à Zermatt en Suisse !) et parfois les dates de composition, montre que le poète y attache importance. Peut-être est-ce une façon de fixer l’instant, pour mieux se souvenir et résister « à l’amnésie de nous-mêmes » ?

« Café de la station Rambuteau
Les passants, sans trêve, défilent, hèlent leur destin


Je suis le point fixe en mon errance. »

S’il cite au passage Raymond Queneau, c’est à Georges Perec que m’a fait penser, plus personnellement, le poème Les mystères de la ville, dans lequel Jean-François Blavin pose la question : « Mais où est le cœur d’une ville ? », comme en écho à Espèces d’espaces : « Qu’est-ce que le cœur d’une ville ? L’âme d’une ville ? » (Georges Perec, Espèces d’espaces, Galilée, 2000, p. 121.)

À cette question, les lecteurs de Jean-François Blavin, d’Odyssée des âmes citadines (2006) à Oscillations vagabondes au crépuscule, pourraient maintenant répondre parmi tant de possibles :

« Au cœur des chimères
Où s’écrit la vie fragile
Gracile, à fleur de peau et d’âme... »

... et poursuivraient leur lecture, vagabondant de poème en poème, retrouvant leur enfance, ou encore rêvant de rencontrer Nicole et Jean-François à la terrasse d'un café...

Hall 1900

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Parc des Buttes Chaumont

« Et voici que dans l’ivresse des soirs, des soies, des parfums, des couleurs, tout se mélange dans son esprit. Il est là, dans ce parc des Buttes Chaumont, surgi d’anciennes carrières à force d’ingéniosité humaine, avec ses fausses verticalités, ses constructions babéliennes, ses décors de théâtre, somptueux leurres qui ravissent. Alors ses marches par tous les temps résonnent en lui dans ce rêve éveillé où le conduisent ses pas ici ou là. Il arpente songeur sa ligne du temps tourmentée. Ou alors, il se tient, immobile quasiment, comme une plante ployant sous le vent. De chaque instant de sa vie indéchiffrable, il s’étonne et s’enchante. »

Buttes chaumont redim

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13.09.2020. Remerciements à Jean-François Blavin.