Coeur de brume


Cœur de brume et de brouillard
qu’un simple voile
étiré sur tout ce qui te ressemble
suffit à faire trembler
où en es-tu de tes métamorphoses
et de tes délires anciens
où tu croyais faire revivre le bonheur
rien qu’en battant dans le froid ta cadence

Aujourd’hui c’est plutôt ta carence
que les fumerolles du marais
dès l’aube restituent
et quelles plaintes en surnagent
et quelles couleurs en émergent

Cœur de brume brume des cœurs
seule une odeur de vase qui m’écoeure
semble encore vivre au-delà de la lande

Au dernier étage du vide descendu
cœur de brume
tu n’es plus qu’un semblant de souvenir
qu’un repli qui s’éteint au vent de ta défaite
une non existence ratée et enterrée
que souffle le dernier râle oublié de ta vie

 

Christian Amstatt, extrait de Coeur de brume,
France Libris, 2015, p. 11

Reproduit avec l'autorisation de l'auteur,
avec tous nos remerciements


Mise en ligne de cette page : 23.7.16