Ma voix

Ma voix serait-elle l’agonie de mes songes
le prolongement écartelé des blessures de l’âme
dans une aube tellement effilée
que le crépuscule là tapi déjà
en guetterait l’empreinte
dès le midi outragé de soleil
dont l’œil se protège

Et cette voix se voit aux aurores de l’âme
que le silence exaspère
et jusqu’aux écueils du délire
sait se faire lumière
indécise parfois
rebelle toujours
dans la re-création de notre monde de sourds

Dans les plis de la terre
on lira toujours ma voix
Creusée aux courbes de mes yeux

Christian Amstatt, extrait de Coeur de brume,
France Libris, 2015, p. 31

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avec tous nos remerciements


Mise en ligne de cette page : 23.7.16