La TIRADE DES DENTS du SIRE ANAUD de B…

On pouvait dire,  Oh Dieu ! Sur ses dents plein de choses
Avant qu’elles ne mordent ou pire se déchaussent
Si nous varions le ton par exemple en disant :
-Agressif : Moi, Monsieur, avec de telles dents
Il faudrait sur le champ que je les débottasse.
-Amical : Elles doivent vous empêcher d’une manière bonasse
D’embrasser votre amie à la fin … de guerre lasse
-Descriptif : Ce sont sabres portés comme un vrai samouraï
Que dis-je, des épées, des lances, un mortel attirail.
-Curieux : À part vos écorcher la lèvre inférieure
À quoi servent ses dents, sont-elles supérieures
À des crocs de boucher ou des sabres de tigres ?
Sont-elles de naissance ou attribut fictif ?
-Gracieux : vous aimez à ce point sourire à pleine dents
Qu’avec narcissisme vous vous mirez dedans ?
-Truculent : Ah Monsieur ! Quand vous ouvrez la bouche
Il en sort des senteurs dignes d’un polatouche.
-Prévenant : gardez-vous  en passant de rayer bêtement
Les beaux parquets de chêne de vos appartements
Par ce poids en tombant de vous clouer au sol
Et rester planté là qu’on vous dise guignol.
-Tendre : Faites leur faire des fourreaux de velours
De peur que l’ivoire se tache et ne soit plus glamour.
-Pédant : Tant d’ivoire sous le nez pour royal apparat
Tel  un éléphant d’Inde est digne d’un Maharadja.
-Cavalier : Quoi, l’ami, ces crocs sont à la mode
Pour croquer son beefsteak c’est vraiment très commode.
-Emphatique : Ces dents sont l’apanage d’un prince carnassier
Aucun autre animal ne peut rivaliser.
-Dramatique : C’est l’enfer pardi quand elles se carient !
Un drame abominable, une piètre série
-Admiratif : Pour un dentiste qu’elle enseigne !
Même si sous la roulette parfois elles saignent.
-Lyrique : Sont-ce des alluchons, êtes-vous menuisiers ?
-Naïf : Ce sont des dents de lait comme tout nourrisson.
-Respectueux : Souffrez mon bon monsieur qu’en docte croque-mort
Je vous mordille l’orteil, m’assure de la mort !
-Campagnard : Té la belle, veux-tu que je te face sur l’épaule un suçon
Ou que d’un coup de dents je broute tes tétons ?
-Militaire : Dépecez l’ennemi, ne faites pas de quartier.
-Pratique : Elles servent de hachoir. Voulez-vous essayer ?
Assurément, Monsieur, c’est un bel ustensile
Qui est je vous l’assure tout à fait rétractible ;

Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit
Si vous aviez des lettres et un peu plus d’esprit
Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu’il faut
Pour pouvoir là, devant de doctes provinciaux
Vous certifier poète, auteur de fabliaux
Conteurs, ménestrels, essayistes pas manchot.
J’entends déjà crisser les plumes acérées
Des censeurs avertis, critiques patentés
Pour me dire que ces vers sont vraiment très mauvais.
Tant pis car je me moque de la postérité
La plupart d’entre vous seront vite oubliés
Moi je le sais déjà, mais vous, vous espérez !

Edmond DANTESQUE-  – (Janvier 2022)
Alias  Claude DUSSERT


Mise en ligne de cette page : 19.03.22. Tous remerciements à Monsieur Claude Dussert.