Les aiguilles du temps

 

Le temps a pris le temps de me laisser grandir.
Qu’ils furent longs ces jours de l’enfance abîmée !
Vos doux apitoiements que me gêner ne firent …
De pouvoir sur l’enfant n’a pas la pauvreté.

 

Le temps a pris le temps de me laisser mûrir.
Les petits un à un remplirent  la maison,
Cadette je fus là pour tous vous chérir
J’enviais les privilèges, mais avais-je raison ?

 

Le temps a pris le temps de me laisser choisir.
Qu’ils furent longs ces ans de travail acharné.
Mon cœur abandonné enfin je pus emplir
De ma passion pour « riches » : Danser… Pour exister.

 

Le temps me laisse encore le temps de vous aimer,
Je ne sais, je ne peux aujourd’hui  m’assagir,
Qu’il est doux qu’il est dur de vouloir tout donner.
Le temps me prend le temps de doucement vieillir.

 

 

 


Evelyne DUTHEIL-LALLEMENT (MAI 2011)

Poème aimablement communiqué par l'auteur que nous remercions.