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Coup de coeur de Robert Michel

Votre émerveillable carte d'Espalion m'a tant et tant agnadé. Et que dire de cet Ouvre-Boîte qui m'a arder tout à plein. Moi qui m'accagnader avec les poètes du XIXe, j'ignorais qu'on puisse, ce jourd 'hui, s'ococouler dans une nouvelle poésie tant apazimante, si bien a tendrézi, poésie qui mignonne l'être tout entier...

Je pensais quand et quand que notre époque était marmiteuse, desséchant les ménangeoires tant la mathématique nous tympanise et nous chaffoure !

Ainsi, grâce à vous, j'ai trouvé l'heury de me replonger, de m'ococouler dans cette lumière de l'âme, joie combien savoureuse. Et je vous suis reconnaissant de redonner vie à mes anciennes amours, bien avant la peinture, quand je labourais à trouver rythme et rimes en ballades et sonnets...

Me voilà tout quinaud auprés de votre pléiade de poètes. C'est un chaud soleil qui arde ma vieillesse. Aussi, je vous assure de mon immutable amitié - un peu quinaud devant votre talent et tant d'autres que vous cristallisez. Je vous donne une franche brassée et - pourquoi pas - un gros poutoume de vieux, très vieux poète.

Je ne suis pas encore converti aux étranges lucarnes. Aussi est-ce d'une main tremblante que je vous envoie ce petit poème bien marmiteux à la mémoire d'une douce compagne.

Et grand merci pour la revue - devenue mon bréviaire !

Robert MICHEL

Lettre reçue le  29 septembre 2016

 

Le grand silence des jours

Elle avait des yeux de velours
Où passaient d'éloquents messages.
Car la vie, en tournant les pages,
Avait activé notre amour.

Dans le grand silence des jours
Des complicités qu'on partage,
On finit par croire au mirage
D'une présence de toujours...

Mais la mort n'a pas de tendresse :
Elle déchire avec cruauté
Le désespoir d'une amitié
Qui s'accroche dans les caresses.

On espère encore la venue
D'un miracle surgi soudain
D'un lointain paradis des chiens
Où la douceur se perpétue...

Et la mort qui est sans pitié
Ne vous laisse au petit matin
Qu'une patte au creux de la main,
En dernier élan d'amitié.

Me voilà seul, et le coeur lourd,
Sur la route des souvenirs
Qui viennent toujours m'assaillir
Dans le grand silence des jours

Robert MICHEL

A ma compagne Labrador, Oméga

 


Mise en ligne le 3-6.10.16 par Nathalie Cousin