Exil

 

une épine me serre
m'empêchant d'oublier
la chemise des morts
dans le corps des mots
les arbres du chemin
revenants sans retour
à manger de la nuit
une branche de ronce
la mort se fait jardin
je te croyais clairière
te voilà entre branches mêlées
dans le grand chagrin de la mort
notre mère à venir
les oiseaux du mentir
parmi les trépasses
de la terre affamée.
Comme tremblent les mots, que tremble aussi le son
et comme les oiseaux en pays étranger
sur le chemin s'en vont et marchent avec les morts.

 

Nicole Barrière

Extrait de : Cinq poèmes, traduits en 19 langues, Createspace, 2018

Poème aimablement communiqué par l'auteur.
Avec tous nos remerciements.


Mise en ligne de cette page : 30.09.2018.

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